Le problème, selon Yasmine Ait Abbou, est que la société actuelle est grossophobe : "c’est quelque chose qui est constant et qui est accepté, validé par notre société. Et quand on est une personne grosse, rien même que d’exister, c’est aller à contre-courant parce que la grossophobie, c’est la norme malheureusement".
Cela se traduit par le fait que rien n’est pensé pour les personnes grosses, selon elle.
Et ce n’est pas sans conséquences : "On ne se sent pas inclus et on a l’impression de ne pas avoir notre place dans la société. Cela nous pousse à nous sentir à part, dans les marges. Et du coup, cela nous donne l’impression que l’on n’a pas le droit d’avoir une vie sociale et que l’on n’a pas le droit de sortir. Que la société ne veut pas de nous tout simplement".
C’est tellement d’anxiété que c’est juste plus simple de rester chez soi
Résultat : "Beaucoup de personnes grosses restent à la maison parce que c’est beaucoup d’anxiété. C’est une charge mentale énorme d’aller dans des lieux publics qu’on ne connaît pas. Souvent on a une liste de trois, quatre, cinq endroits qui sont safe. Et quand on ne peut pas aller dans un de ces lieux-là, c’est deux heures de recherche sur internet pour trouver des photos des assises, des tables, des toilettes ; et voir si c’est utilisable pour nos corps gros. Et parfois, c’est tellement d’anxiété que c’est juste plus simple de rester chez soi et de ne pas sortir."
Mais avec le nouvel outil, Fat Friendly, Yasmine Ait Abbou espère permettre à ces personnes de "récupérer leur place dans la société". Et si pour l’instant, il n’y a qu’une cinquantaine de lieux répertoriés en Belgique, elle espère davantage dans les prochaines semaines. Pour que "cela devienne un outil qui soit utilisé fréquemment par les personnes grosses qui veulent juste sortir et avoir une vie sociale."
Prochainement, cela devrait également être possible pour la France. Pour le reste de l'Europe, tout dépendra du succès de l'outil.