"La crise sanitaire s’ajoute à la crise sociale"
"On s’est toujours senti oublié dans les quartiers. Mais avec la crise du coronavirus, on se sent encore plus oublié".
Dans les quartiers précarisés, la crise sanitaire est encore pire ! Déjà de base, on a une crise sociale. Et maintenant avec cette crise sanitaire, on a une crise morale.
Selon Youness, les cas de dépression risquent d’augmenter. "Les gens pètent des câbles. Plus de dépressions, plus de colère… Je crains que si ça continue, ça devienne une sorte de chaos car l’instinct primaire risque de ressortir".
"Il faut prendre son mal en patience"
Autre témoignage : celui de Laura. Elle vit dans une cité sociale dans le Hainaut, avec son mari et ses quatre enfants. "On est les uns sur les autres. Heureusement, on a un petit jardin ! Mais c’est vrai que je n’ai plus de temps pour moi. Mes enfants et mon mari sont toujours autour de moi."
►►► À lire aussi : Crise du coronavirus : "Certains CPAS sont déjà débordés"
Laura souffre de troubles bipolaires. "Heureusement que mon état s’est stabilisé ! Si j’avais été dans l’état que j’ai connu il y a quelques années, je ne sais pas comment j’aurais traversé ça !".
Je pense aux gens qui ont des troubles bordeline comme moi, et qui ne sont pas stabilisés. J’ai peur pour ces gens-là. Peur que les tentatives de suicide augmentent
Malgré tout, Laura se rend bien compte que la situation sanitaire exige ce confinement. "Il faut vraiment rester chez soi et prendre son mal en patience" martèle-t-elle.
Laura et son mari, tous deux en arrêt maladie, ne vivent qu’avec 1600 euros par mois, hors factures, avec quatre enfants à nourrir. "Financièrement, c’est compliqué. Mais pour les enfants, il existe beaucoup d’idées d’activités gratuites et de sites éducatifs sur internet. Heureusement, nous restons très soudés".
"Mon fils et moi avons une maladie orpheline et n’avons plus de soins !"
D’autres souffrent davantage de l’isolement. C’est le cas de Virginie. Elle vit seule dans une petite maison de Beaumont avec son fils de 14 ans. Tous deux sont atteints d’une maladie orpheline : le syndrome d’Ehlers Danlos.