Depuis la semaine dernière, le gouvernement fédéral est sous le feu des critiques. C’est d’ailleurs la N-VA qui a dégainé en exposant des différences entre le budget présenté au gouvernement et les chiffres qui avaient précédemment été communiqués. Depuis une dizaine de jours beaucoup de discussions politiques tournent autour du coût de la baisse de la TVA sur l’électricité et le gaz et d’une réforme des accises confirmée par le Premier ministre. Depuis lors, des questions restent sans réponses. Quel sera le déficit budgétaire ? Combien coûtera la baisse de la TVA ? Celle-ci sera-t-elle définitive ? Les contribuables repaieront-ils en accises ce qu’ils auront gagné en TVA ?
Sur ces points, la N-VA reste critique. "Le problème est que les chiffres ne sont pas justes", déclare Theo Francken. Il pointe directement la question de la TVA à 6% sur l’énergie. "Le Premier ministre dit que la TVA à 6% va coûter 1,5 milliard d’euros mais qu’on va augmenter d’autres taxes parce qu’il faut une neutralité budgétaire", explique Theo Francken. "D’autre part, les Socialistes disent que ce n’est pas vrai, que c’est vraiment quelque chose pour le pouvoir d’achat, qu’on va diminuer la TVA et qu’il n’y aura pas la neutralité budgétaire immédiatement", ajoute Theo Francken qui se demande qui croire.
Pour Thomas Dermine, rappelle que la TVA était à 6% sous le gouvernement Di Rupo, qu’elle est repassée à 21% sous le gouvernement précédent (gouvernement Michel). Dans le contexte actuel, la TVA à 6% est, pour Thomas Dermine, "un levier essentiel pour retrouver du pouvoir d’achat". Dès lors, ajoute-t-il, "elle a vocation, l’année prochaine, d’être permanente aussi longtemps que les ménages belges en ont besoin pour aider leur pouvoir d’achat".
Quant au coût de cette TVA à 6% et son éventuelle compensation par des accises pour atteindre la neutralité budgétaire défendue par le Premier ministre Alexander De Croo, pour Theo Francken, "cela donne l’impression qu’on donne aux gens et qu’on reprend par ailleurs". Pour Thomas Dermine, aider les gens a un coût. Cette baisse de la TVA, "on peut la compenser par une réforme fiscale qu’on appelle de nos vœux, mais pas nécessairement mesure par mesure, et c’est la base de l’incompréhension aujourd’hui", explique Thomas Dermine. Ce dernier attendra les propositions du Premier ministre. "Si le Premier ministre a des idées pour aller compenser sur des catégories de population qui n’ont pas besoin de ces aides aujourd’hui, on écoutera", poursuit Thomas Dermine.
La situation budgétaire oppose donc N-VA et PS. Pour Theo Francken, avec le déficit budgétaire qui se profile, "on ne peut pas dire qu’on est responsable et avoir le pire budget de l’Union européenne".
Thomas Dermine, lui, défend le déficit prévu par le gouvernement. "Quand il y a des crises, l’Etat doit prendre un rôle plus fort, quitte à s’endetter pour éviter que le moteur socio-économique du pays ne soit cassé", estime-t-il. Pour lui, cette dette que l’on creuse, notamment en poursuivant des investissements "environnementaux" ne handicape pas forcément les générations futures.