Le nitrate d'ammonium à l'origine des explosions de Beyrouth mardi est un sel blanc et inodore utilisé comme base de nombreux engrais azotés sous forme de granulés, et a causé plusieurs accidents industriels dont en France, Allemagne et USA.
Selon le Premier ministre libanais, environ 2750 tonnes de nitrate d'ammonium étaient stockées dans l'entrepôt du port de Beyrouth qui a explosé, causant des dizaines de morts et des dégâts sans précédent dans la capitale libanaise.
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Les nitrates d'ammonium composent les engrais appelés ammonitrates, que les agriculteurs achètent en gros sacs ou en vrac. Ce ne sont pas des produits combustibles: ce sont des comburants, c'est-à-dire qu'ils permettent la combustion d'une autre substance déjà en feu. Ils sont difficiles à faire exploser seuls.
La détonation n'est possible que pour les dosages moyen et élevé, en présence d'une contamination ou d'une source intense de chaleur, et le stockage doit donc suivre des règles pour isoler le nitrate d'ammonium de liquides inflammables (essence, huiles...), de liquides corrosifs, de solides inflammables ou encore de substances qui dégagent une chaleur importante, parmi d'autres interdits, selon une fiche technique du ministère français de l'Agriculture.
De nombreuses tragédies dans le monde, accidentelles et criminelles, ont comme source le nitrate d'ammonium. L'un des tout premiers accidents fit 561 morts en 1921 à Oppau en Allemagne, dans une usine BASF.
En France, empilées en vrac dans un hangar de l'usine chimique AZF, dans la banlieue sud de Toulouse, quelque 300 tonnes de nitrates d'ammonium ont subitement explosé et fait souffler un vent de mort et de désolation sur la quatrième ville de France le 21 septembre 2001: 31 personnes sont mortes, et la déflagration fut entendue 80 km à la ronde.