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Exercice de grande ampleur de lutte contre les feux de forêts à Vresse-sur-Semois : sept heures d’entraînement contre les flammes

Exercice de grande ampleur de lutte contre les feux de forêts à Vresse, un hélicoptère de la police fédérale largue de l’eau sur l’incendie.

© RTBF – Anaïs Stas

Par Anaïs Stas

Il est 8 heures à Vresse-sur-Semois quand l’alerte est donnée : un feu est détecté dans une zone forestière reculée. C’est un exercice, mais les soldats du feu vont réellement combattre les flammes. Dans une parcelle mise à blanc de 100 mètres sur 50, plusieurs bûchers sont rassemblés. Le feu est bouté. Le risque est mesuré. "On est sur un feu réel, bien contenu. Il nous fait une belle fumée" explique le capitaine Francis Dixheures de la zone Dinaphi. Il est l’expert des feux de forêt et coordonne l’exercice. Il est également détaché au Centre de connaissances pour la Sécurité civile sur la problématique des feux de forêts.

Vu la météo capricieuse, le vent qui souffle et change régulièrement de direction, la végétation sèche, le dernier bûcher n’est finalement pas allumé. Les premiers arbres sont à une dizaine de mètres. "Le feu ne doit pas nous échapper, ce serait une catastrophe. La forêt est particulièrement vulnérable. Il y a eu beaucoup de vent qui a asséché les sous-bois. On a eu des départs de feux dans les Fagnes, la Roche-en-Ardennes, même ici à Vresse. L’idéal c’est de pouvoir intervenir dans la demi-heure, là on a des petits feux qu’on peut contenir. Après, c’est le feu qui devient le maître du temps".

Exercice de lutte contre les feux de forêts.
Exercice de lutte contre les feux de forêts.
Exercice de lutte contre les feux de forêts.

Tester la coordination des moyens

Coordination entre les pompiers et l’hélicoptère de la police fédérale.
Coordination entre les pompiers et l’hélicoptère de la police fédérale. © RTBF – Anaïs Stas

Une cinquantaine d’intervenants sont déployés : des pompiers belges, français, la protection civile, l’hélicoptère de la police fédérale, le DNF est également présent. La coordination entre les différents services est testée. Le scénario est le suivant : une équipe de pompiers arrive sur place, elle est débordée, une deuxième équipe arrive sur place, elle est débordée etc. En tout, trois groupes intervention feux de forêts sont déployés avec leurs douze véhicules d’une capacité de 4000 litres chacun.

Pompier
Pompier

"La permanence de l’approvisionnement en eau, surtout dans des zones aussi reculées est essentielle" lance le lieutenant Patrice Lietard. "Les véhicules effectuent la noria, c’est-à-dire qu’on organise des allers et retours pour approvisionner continuellement en eau les pompiers". Les 4000 litres contenus dans un véhicule peuvent être vidés en huit minutes. Il faut donc doser, gérer la consommation.

Lieutenant Patrice Lietard, zone Dinaphi.
Lieutenant Patrice Lietard, zone Dinaphi. © RTBF – Anaïs Stas

L’exercice monte en puissance. La protection civile apporte son soutien logistique. Un drone équipé d’une caméra thermique est déployé. Il permet de mieux visualiser la ligne de feu et repère les points chauds. "Ici, tout l’incendie est à 160°, c’est bien. Dans un incendie industriel la température peut monter beaucoup plus haut" détaille Jonas, le pilote de drone venu de Flandre.

La protection civile utilise un drone pour contrôler la propagation de l’incendie.
La protection civile utilise un drone pour contrôler la propagation de l’incendie. © RTBF – Anaïs Stas

La protection civile apporte également son soutien dans l’approvisionnement en eau. "Nous avons pour la première fois déployé un nouveau système d’alimentation continue, un tuyau que nous avons déployé sur plus d’un kilomètre dans une forte côte, cela fonctionne bien" détaille Pierre Thomas, directeur de la protection civile.

A côté des éléments qui fonctionnent bien, l’exercice révèle également des manquements. La piscine qui permet d’alimenter l’hélicoptère de la police fédérale en eau a mis plus de quatre heures à être opérationnelle. "Il y a eu un problème de communication. Ce qui a retardé le déploiement de la piscine. Heureusement c’est un exercice. On sait qu’on doit améliorer ce point". Précisons que la piscine était acheminée depuis Crisnée près de Liège. Le trajet jusque Vresse-sur-Semois était donc très long. Une fois la piscine déployée et alimentée, l’hélicoptère de la police fédérale a pu commencer ses largages sur l’incendie : 600 litres d’eau toutes les 3 minutes.

Un véhicule du groupe d’intervention feux de forêts
Un véhicule du groupe d’intervention feux de forêts

Des pompiers français étaient également présents. Une opportunité appréciée, explique Colonel Philippe Olivier directeur départemental adjoint du service secours et incendie des Ardennes. "C’est important de pouvoir apprendre à se connaître, connaître les pratiques de l’autre, briser la glace pendant un exercice pour être plus efficace sur un sinistre réel. Et puis, on a rarement l’opportunité de s’exercer avec un vrai feu en forêt. Mon dernier exercice de ce type c’était il y a deux ans. Cet entraînement vient à point, la sécheresse recommence. On peut être appelé en renfort sur des incendies dans le sud de la France. C’est donc un excellent rappel".

Colonel Philippe Olivier directeur départemental adjoint du service secours et incendie des Ardennes
Colonel Philippe Olivier directeur départemental adjoint du service secours et incendie des Ardennes © RTBF – Anaïs Stas

Sur le même sujet : JT du 03/06/2023

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