Un geste fort, un geste choc pour dénoncer la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les artistes suite à la fermeture des salles de spectacle. Pour passer ce message d’urgence, le violoniste français Hugues Borsarello brûle symboliquement un violon factice, sur La mélodie d’Orphée de Glück. Une image choc qui traduit tout le désespoir d’un secteur à l’agonie.
Depuis le mois de mars, le secteur culturel paye un lourd tribut à la pandémie de coronavirus et à la lutte contre sa propagation. Après seulement quelques mois de reprise d’activités, la seconde vague de contamination a, à nouveau, réduit les artistes du monde entier au silence. En Amérique, la saison 2020-2021 des plus grands orchestres s’est arrêtée avant même d’avoir commencé, en Europe aussi, les orchestres et les musiciens ont dû poser leurs instruments pour une durée encore trop incertaine.
Alors qu’en Belgique, la date de reprise du 15 janvier annoncée par les autorités s’éloigne de plus en plus, les Français, eux, avaient bon espoir de pouvoir reprendre la route des salles de concerts ce mardi 15 décembre. Espoir réduit à néant il y a quelques jours avec la décision du gouvernement français de ne pas rouvrir les salles de spectacles, les cinémas et les théâtres. En France, comme en Belgique, c’est un sentiment d’injustice et d’incompréhension qui domine auprès d’un secteur qui n’a cessé de se "réinventer" et qui a mis en place des protocoles sanitaires stricts réduisant considérablement le risque de contamination, beaucoup plus que dans les commerces où s’agglutine la foule depuis plusieurs jours, à l’approche des fêtes de fin d’année.
C’est contre cette décision incompréhensible, difficilement explicable d’un point de vue purement sanitaire, que certains artistes français ont décidé de s’opposer, chacun à leur façon : les musiciens de l’Orchestre de Pau Pays de Béarn ont, par exemple, décidé de se produire dans les bus. De manière plus provocante, le violoniste français Hugues Borsarello a décidé de marquer les esprits en filmant un violon – factice, il le précise bien ! – en train de brûler. La vidéo s’accompagne d’une interprétation de La mélodie d’Orphée de Glück par Samuel Parent au piano et Hughes Borsarello au violon.
Tout un symbole d’un secteur entier en train de mourir à petit feu sous le poids des mesures sanitaires. Une image certes choquante, mais qui l’est tout autant que la situation dans laquelle se trouvent tous les artistes, techniciens et administratifs du secteur culturel.