Des femmes ayant subi un examen gynécologique forcé à l'aéroport de Doha vont poursuivre les autorités qataries auprès de la justice australienne, demandant réparation pour une épreuve qui a suscité une condamnation mondiale, a annoncé leur avocat à l'AFP lundi.
Des passagères de dix vols de Qatar Airways au départ de Doha, dont 13 Australiennes, ont été soumises à des examens fin 2020 afin de retrouver la mère d'un bébé abandonné dans les toilettes de l'aéroport.
L'incident a alimenté les inquiétudes sur le traitement des femmes au Qatar, pays du Golfe qui se prépare à accueillir des milliers de visiteurs pour la Coupe du monde de football de 2022.
Damian Sturzaker, avocat du cabinet Marque Lawyers à Sydney, a annoncé que sept des passagères concernées préparent une action judiciaire. Il s'agit d'"envoyer aux autorités du Qatar le message selon lequel ils ne peuvent pas traiter les femmes de cette manière", a-t-il déclaré à l'AFP.
Les plaignantes veulent des excuses formelles, une compensation et une protection pour les passagères transitant par cet aéroport.
Le Qatar est une monarchie musulmane ultra-conservatrice, où les relations sexuelles et la pro-création hors mariage sont passibles de peines de prison.
Le pays peine, en amont de la Coupe du monde, à convaincre les sceptiques de la crédibilité de ses promesses en matière de droits des femmes, de droit du travail et de démocratie.
Face aux menaces que l'incident faisait planer sur la réputation du pays, le Qatar s'est engagé à assurer à l'avenir "la sûreté et la sécurité" des passagers.