- "Le consentement dans les relations sexuelles de nature transactionnelle"
Dans la même émission de télévision diffusée sur une chaîne privée ce mercredi 6 septembre, le fondateur d’un mouvement d’opposition à l’Evras dénonce le fait que ce guide éduque "au consentement dans les relations de nature transactionnelle". "C’est un très gros problème, dénonce-t-il. Une déléguée d’un service d’aide à la jeunesse m’expliquait des situations très problématiques. Par exemple, que des gamines de 12 ans se prostituaient en échange de trottinettes. Ici, en apprenant le consentement dans les relations sexuelles de nature transactionnelle, l’objectif de prévention est complètement loupé. On devrait parler des dangers de la prostitution."
Le guide Evras consacre beaucoup d’attention au consentement. On y compte plus de 100 mentions dans le document de 300 pages. Ainsi, dès le plus jeune âge, 5 à 8 ans, la notion de consentement peut être évoquée par un professeur en lien avec la notion d’intimité. A cet âge, il s’agit par exemple d'"être capable de dire "non" en vue de préserver son intimité et son intégrité physique et morale" quelle que soit la nature de l’interaction avec un autre, mais aussi "d’accepter le refus de quelqu’un d’autre".
Le guide indique que c’est à cet âge que "les enfants vont progressivement construire leur territoire intime en fermant, par exemple, la porte des toilettes ou encore en refusant un câlin. On peut donc aborder et faire prendre conscience aux enfants qu’ils ont droit à leur intimité. Il s’agit aussi de les amener à pouvoir identifier des comportements qui sont appropriés ou non. La notion de consentement a alors toute son utilité et son importance à cet âge."
A l’âge suivant, entre 9-11 ans, soit à l’âge de première animation prévue par l’Evras, d’autres attitudes liées au consentement sont développées à nouveau en lien avec l’intimité, le besoin de vie privée, dans le but par exemple, de "refuser des expériences intimes ou sexuelles non voulues et/ou inadéquates".
Entre 12 et 14 ans, l’Evras invite à aller plus loin dans la communication du consentement. C’est-à-dire à exprimer de manière active ses limites, mais aussi d’interroger le consentement de l’autre en tenant compte du fait que "le consentement peut-être donné et retiré à tout moment." C’est à ce stade-ci que la notion de consentement sexuel intervient réellement.
Le thème du "consentement sexuel" est un thème à part entière qui vise les enfants de 12 à 14 ans sous "le consentement dans les relations" ainsi que "le consentement dans les relations de nature transactionnelle (travail du sexe, prostitution, escort, accompagnement sexuel mais aussi sexe en échange de petits cadeaux, repas, sorties, petites sommes d’argent)". L’objectif de ce thème est triple :
- "Demander le consentement de l’autre dans toute situation ;
- Être capable d’exprimer son consentement et de poser ses limites ;
- Être capable d’accepter le refus et les limites de l’autre/des autres."
Nulle part dans les objectifs, il n’y a d’incitation à avoir des relations de nature transactionnelle comme sous-entendu par les opposants à l’Evras.