Education

Evaluation des enseignants : Caroline Désir veut "bien séparer le disciplinaire du pédagogique"

L'invitée: Caroline Désir, ministre de l’Education

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Soutenir et accompagner les enseignants : c’est ce qui fonde le projet d’évaluation défendu par la ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir, interrogée sur La Première : "Toutes études internationales montrent que les enseignants ont un sentiment de solitude dans leur métier. Et très souvent ils quittent le métier dans les premières années où ils l’exercent. La pénurie s’aggrave, et on doit trouver des manières d’attirer dans le métier et de maintenir les enseignants qui y sont". Ce projet, qui ouvre dans ce que la ministre appelle un "volet 2" la possibilité de licencier les enseignants, à l’issue d’une procédure et d’un programme de formations, est source de tensions entre le gouvernement et les syndicats.

Ce "volet 2" du projet n’arrive que si l’enseignant refuse tout ce qui lui a été proposé (plan de développement de compétences, formations) pour s’améliorer. "Le premier volet consiste simplement en un entretien qui aura lieu normalement une fois par an, où on va formaliser un moment de dialogue entre la direction et son enseignant. C’est aussi un moment où un jeune enseignant pourra exposer une série de difficultés traversées dans son métier. Aujourd’hui un tel moment n’existe pas de manière systématique".

 

Caroline Désir veut "bien séparer le disciplinaire du pédagogique. Les missions de l’inspection scolaire ont été très fort réduites par le Pacte (d’excellence, ndlr). Il existe des procédures disciplinaires, mais qui ne concernent que des fautes qui seraient commises par un enseignant. On a imaginé de confier la tâche d’accompagnement et de soutien au directeur, qui est le leader pédagogique de son école, mais la partie évaluation, qui pourrait mener à une sanction, est pilotée par le pouvoir organisateur".

Caroline Désir indique que la question de la revalorisation barémique des enseignants fera l’objet de négociations que lors de la législature prochaine.

Plusieurs syndicats ont menacé de se retirer du Pacte d’excellence. "C’est une menace que je prends très au sérieux. Le Pacte est un ensemble de mesures et 18 chantiers qu’on mène de front. C’est très important qu’on ne détricote pas complètement l’équilibre. Et c’est un projet qu’on a voulu mener tout le temps dans la concertation avec les syndicats, les pouvoirs organisateurs et les fédérations d’associations de parents. Si les syndicats mettent leur menace à exécution il faudra que je réunisse tous ces acteurs pour voir comment envisager la suite".

Selon Caroline Désir, pour le moment, les fédérations d’associations de parents et les organisations syndicales "tirent un bilan très positif" des nouveaux rythmes scolaires qui viennent d’entrer en application "parce que, au bout de 15 jours on a vraiment le sentiment d’être reposé. Mais on ne peut pas nier les problèmes, comme le fait que les calendriers soient désynchronisés avec la Flandre et la Communauté germanophone".

Il faudra attendre pour pouvoir observer les résultats des réformes mises en œuvre par le Pacte d’excellence, demande Caroline Désir : "C’est un projet sur 15 ans. On vient de commencer à le mettre en œuvre pour les maternelles et le début du primaire. On va devoir attendre quelques années pour observer des résultats dans les classements PISA".

Caroline Désir, ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles
Caroline Désir, ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles © RTBF

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