Eva Dell’Acqua est une compositrice bruxelloise de la Belle époque. Elle a vu le jour à Schaerbeek, et porte un patronyme aux couleurs italiennes. Eva Dell’Acqua a notamment vécu avenue Rogier, et rue du Prince Royal à Ixelles.
Elle est née au milieu du XIXe siècle, d’un père italien et artiste peintre, et d’une mère néerlandaise, Caroline, qui tenait un salon où l’on pratiquait la musique. Et c’est sans doute cette ambiance musicale qui a éveillé les dons de la jeune fille, qui dans sa jeunesse a reçu des cours privés de chant et de composition. Privés, manifestement car il n’y a aucune trace de son passage au conservatoire de Bruxelles, même si l’établissement de la capitale était ouvert aux hommes comme aux femmes. Mais les cours en eux-mêmes n’étaient pas mixtes.
Certaines lettres D’Eva Dell’Aqua ont été conservées et nous apprennent qu’elle avait la musique dans le sang, qu’elle composait depuis l’enfance, et qu’elle faisait entendre ses mélodies dans le salon tenu par sa mère. Elle va toucher à de nombreux genres par la suite puisqu’elle va écrire dans un style romantique des œuvres orchestrales, de la musique de chambre, des pièces pour piano et voix solo, et des partitions pour l’opéra et la scène théâtrale. Elle dirigera aussi des petits ensembles vocaux et donnera des cours de chants à Bruxelles et à Anvers.
Eva Dell’Aqua est décédée en 1930 à l’âge de 74 ans. C’était une compositrice qui par son talent et sa créativité s’est imposée dans le paysage musical belge romantique, et ses œuvres étaient très appréciées et régulièrement jouées dans les salons et dans des théâtres bruxellois. Les journaux de l’époque faisaient couramment l’éloge de ses œuvres, et pourtant son nom, comme souvent pour les compositrices, n’est plus beaucoup prononcé aujourd’hui, même si ses opéras et opérettes sont encore parfois représentés en Belgique. Sa production manuscrite et imprimée est conservée au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles, et n’attend qu’une chose : qu’on l’exhume et qu’on la joue.