Un an après la finale Italie-Angleterre à Wembley, le football retourne sur ses terres d'origine et il y en a pour tout le monde : "Boys and Girls", comme le chantaient si bien les Anglais de Blur. Parce que oui, cette fois, place aux dames ! Les joueuses des seize nations qualifiées pour cet Euro 2022 se disputeront le titre du nord au sud de l'Angleterre pour une apothéose londonienne dans le même stade que ces messieurs, le 31 juillet à Wembley.
Pour les comparaisons, on s'arrêtera là. Les joueuses elles-mêmes insistent sur ce point : il faut laisser leur sport grandir et s'épanouir à son rythme. Oui, le football est encore un "jeune sport" chez les dames. Malgré des premiers matches organisés dès la fin du 19e siècle au… Royaume-Uni (of course), les dames ont ensuite été plutôt écartées des terrains : interdiction de jouer, tout simplement. Le grand vide entre les années 1920 et 1970 avant de voir, tout doucement, renaître des équipes nationales, des clubs et des structures. La tâche est donc immense : les joueuses et les instances doivent combler des décennies de retard. Aujourd'hui les championnats nationaux se professionnalisent progressivement et la machine financière se met en route, à son rythme.
Mais il ne faut pas avoir peur de le dire : on vit clairement un moment charnière et les équipes nationales sont là pour le prouver. La Coupe du Monde 2019 en France a braqué les caméras du monde entier sur la coupe rose fluo de Megan Rapinoe et sur ses potes américaines, et a surtout fait naître l'étincelle dans les yeux et les esprits. Des audiences records, des stades bien remplis, le grand public avait peut-être découvert en grande partie les qualités des footballeuses, mais il semblait avoir aimé ça. Le vent du Covid est venu balayer cet enthousiasme et a retardé les grandes compétitions suivantes. Et si la Suède a ramené l'argent olympique de Tokyo l'été dernier (laissant filer l'or au Canada), c'est bien en ce mois de juillet 2022 que les braises européennes doivent réellement reprendre feu. "Relight my fire" : on ne demande que ça.