"Nous déplorons la mauvaise de foi de l'Efsa", écrivent dans un communiqué les membres du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), qui a géré le financement de l'étude controversée du professeur sur le maïs OGM NK 603 et le Roundup, publiée en septembre.
L'équipe du français Gilles-Eric Séralini demande la publication des données sur la base desquelles l'Efsa a autorisé le NK 603 et le Roundup, herbicide du groupe Monsanto le plus utilisé au monde, avant de transmettre ses propres données.
Lundi, tout en critiquant le manque de coopération du Criigen, l'autorité européenne a affirmé avoir décidé de mettre à disposition du chercheur tous les éléments l'ayant conduit à délivrer cette autorisation.
Mais "quand on épluche les dossiers à notre portée depuis lundi seulement, il n'y a pas les données biologiques (analyses de sang, des tissus) sur lesquelles on peut travailler. C'est vraiment un jeu de dupe", a souligné vendredi le Dr Joël Spiroux, président du Criigen et coauteur de l'étude.
Lundi, l'Efsa avait également indiqué avoir "adressé deux lettres, le 4 et le 18 octobre, pour demander davantage d'informations et à ce jour n'(avoir) reçu aucune réponse". Le Dr Spiroux dit avoir répondu à celle du 4.
En outre, "nous avons transmis le 15 octobre nos données brutes sur la mortalité et les tumeurs" à l'Anses, l'autorité sanitaire française, avec qui le Criigen juge le dialogue plus constructif, affirme le Dr Spiroux.
L'Efsa doit publier "dans les prochaines semaines" un avis "définitif" sur l'étude, qu'elle avait jugée "insuffisante" le 4 octobre.
L'équipe du professeur Séralini revendique l'appui de nombreux chercheurs à travers le monde, dont une centaine qui ont nommément signé une lettre de soutien sur le site independentsciencenews.org.
AFP