"Les gens meurent à cause du manque d'approvisionnement. Nous ne pouvons pas envoyer de vivres et de médicaments au Tigré parce qu'il y a un blocus et que le blocus est systématique", a accusé Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l'OMS, lui-même originaire de cette région du nord de l'Ethiopie en guerre contre les autorités fédérales.
Le docteur Tedros n'a que rarement commenté aussi directement le conflit qui le touche très personnellement et qui a commencé il y a maintenant un peu plus d'un an quand le Premier ministre Abiy Ahmed a déclenché une offensive contre le pouvoir régional tigréen du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
"Pas de médicaments, les gens meurent, pas de nourriture, les gens sont affamés, pas de télécommunications, les gens sont isolés du reste du monde, pas d'essence, pas d'argent liquide et donc c'est de fait un blocus", a énuméré le directeur général, d'un ton grave.
Mais il ne s'est pas arrêté à la situation sanitaire et a aussi dénoncé le "délit de faciès et les arrestations par milliers" dont sont victimes le Tigréens à travers le pays. "C'est flagrant et (cela se fait) au grand jour", a-t-il ajouté.