Etats-Unis : un an après l'assaut par les supporters de Trump, une réforme de la police du Capitole a-t-elle eu lieu ?

Le 6 janvier 2021, des manifestants pro-Trump se rassemblent devant le Capitole, à Washington DC.

© Belga

Par Lisa Rouby

Le six janvier 2021, des supporters de Trump envahissaient le Capitole afin de contester les résultats de l’élection présidentielle, donnant Joe Biden gagnant. Les images sont encore dans toutes les têtes : des manifestants escaladant les murs du Capitole à Washington, d’autres paradant dans les couloirs dorés du bâtiment, drapeau confédéré à la main.

Un an après, des mesures ont-elles été prises au sein de la police du Capitole afin de faire face à une éventuelle attaque de cette ampleur ? La sécurité a-t-elle été renforcée ?

La police du Capitole mieux préparée ?

Interviewé par CNN, Michael Bolton, inspecteur général de la police du Capitole affirmait en décembre dernier que seulement un quart des changements recommandés à la suite du six janvier 2021 avaient été implémentés. En effet, sur les 106 nouvelles recrues réclamées, seules 30 seraient en service actuellement.

Pour ne rien arranger, les départs à la retraite et les changements de département ont explosé cette année, atteignant un chiffre record de 200, contre environ 90 habituellement.

"Le département est toujours en manque d’une infrastructure nécessaire pour répondre à ses besoins en termes de renseignement et d’expertise. Il a également besoin d’un changement global culturel pour passer de département de police traditionnel à une réelle agence de protection."

Le chef de la Police du Capitole Tom Manger s’exprime à propos des améliorations concernant la sécurité autour du Capitole ce mardi 4 janvier.
Le chef de la Police du Capitole Tom Manger s’exprime à propos des améliorations concernant la sécurité autour du Capitole ce mardi 4 janvier. © Belga

Tom Manger, directeur de la police du Capitole a cependant déclaré ce mardi 4 janvier que son équipe "est plus forte et mieux préparée à remplir sa mission aujourd’hui qu’elle ne l’était avant le 6 janvier de l’année dernière".

Il est très peu probable qu’un nouvel incident de ce type arrive

Pour Serge Jaumain, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), "on a tiré les leçons" de ce qui s’est passé, et la police du Capitole est mieux préparée. Selon lui, ce qui a notamment rendu possible l’assaut du six janvier 2021 est l’effet de surprise, ainsi que son intensité. "On n’imaginait pas qu’un tel lieu puisse faire l’objet d’une telle attaque organisée", déclare-t-il.

Ainsi, malgré un dispositif de protection policière déjà important, celui-ci n’a pas pu faire face à une "foule en colère, prête à en découdre". Une attaque d’une telle ampleur n’avait jamais été anticipée.

Un nouvel incident peu rassurant

Si le nombre de policiers sur le terrain fait débat, leur formation est également remise en question. Le 9 décembre dernier, alors que le président Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris devaient assister à une cérémonie, un homme est parvenu à s’introduire dans le Capitole avec une arme chargée dans son sac. Malgré un passage aux rayons X, les deux officiers de police n’ont pas immédiatement identifié l’arme et l’ont laissé pénétrer dans l’enceinte du bâtiment.

Il faudra finalement douze minutes, un lockdown et une chasse à l’homme endiablée à l’intérieur du Capitole pour retrouver l’individu : un employé qui avait "oublié" qu’il portait son pistolet sur lui.

"L’erreur est humaine", avait alors admis Tom Manger.

Une menace en hausse

Le sujet de la sécurité du Capitole est d’autant plus préoccupant que ces derniers mois, les menaces et violences à l’encontre de politiques ont explosé.

Selon un rapport de la police du Capitole, les menaces envers les membres du Congrès ont en effet augmenté de 107% par rapport à 2020. Tom Manger avait également déclaré qu’il s’attendait à voir le nombre de menaces de mort aller au-delà de 9000, contre 3939 en 2017.

Selon Serge Jaumain, cette animosité s’explique par le manque de confiance des Américains envers les politiciens : "Encore un tiers des Américains estime que l’élection présidentielle a été volée".

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