Belgique

Et si tous les Belges étaient vaccinés, ça donnerait quoi dans les hôpitaux?

Par Arnaud Ruyssen

L'exercice qui suit est un calcul forcément théorique et à prendre avec des pincettes. Déclic a essayé de simuler les conséquences pour les hôpitaux, d'une situation où 100% de Belges seraient vaccinés, sur base des données disponibles. Explications.

Un mot sur la méthodologie…

Nous sommes partis, pour ce calcul, des données du dernier rapport hebdomadaire de Sciensano qui détaille (en page 70 et 71) les taux d'hospitalisation par catégorie d'âge et par statut vaccinal, pour les personnes admises à l'hôpital entre le 20 décembre 2021 et le 2 janvier 2022. L'idée était de transposer, pour chaque catégorie d'âge, le ratio d'hospitalisation des vaccinés… aux non vaccinés.  Pour le dire autrement: si on constate, dans une catégorie d'âge donnée, que le vaccin diminue d'un facteur 4 le taux d'hospitalisation, on divise par 4 le nombre de non-vaccinés hospitalisés afin de savoir combien ils seraient s'ils avaient reçu le vaccin.

Vous suivez toujours? Alors voilà ce que ça donne…

Une diminution des hospitalisations de 35% 

Premier constat : sur la période en question, 1742 personnes ont été admises à l'hôpital. Parmi elles, 902 étaient vaccinées et 840 ne l'étaient pas. Mais ces chiffres sont trompeurs. Le nombre de Belges vaccinés étant beaucoup plus important que le nombre de belges non-vaccinés, la proportion des non-vaccinés hospitalisés est en fait bien plus grande que chez les vaccinés. 

Dès lors, si vous appliquez le ratio d'hospitalisation des vaccinés (à 2 doses) aux non vaccinés (pour chaque catégorie d'âge), de 840 on passe à 227. Soit, pratiquement une division par 4. Au global, de 1742 admissions on tomberait donc à 1129, soit une diminution de 35%.

45% d'admission en moins en soins intensifs

Faisons à présent le même calcul pour les admissions en USI. Sur cette période de 2 semaines, 338 personnes ont été admises aux soins. Parmi elle, 188 étaient non-vaccinées contre 150 vaccinées. 

En transposant les taux des vaccinés (à 2 doses) aux vaccinés pour chaque groupe d'âge, le groupe des "non-vaccinés" tomberait à 36. Au global, on passerait donc de 338 personnes admises à "seulement" 186, soit une diminution de 45%.

Un exercice forcément théorique

Soyons honnête, cet exercice est forcément théorique. Il souffre de deux biais possibles mais qui potentiellement se contrebalancent:

D'abord, ce calcul ne tient pas compte de la diminution des transmissions induite par la vaccination, ce qui pourrait encore renforcer les dynamiques exposées plus haut. 


►►► À lire aussi : "Une obligation de vaccination présente plus d’avantages que d’inconvénients", selon le groupe d’experts Psychologie et Corona


D'un autre côté, si on était effectivement à des niveaux d'hospitalisations plus bas, il y aurait certainement moins de mesures de prévention et de limitation de contact appliquées dans la société, ce qui pourrait à l'inverse doper la transmission.

Néanmoins, de telles extrapolations démontrent l'apport très net de la protection vaccinale contre les formes graves. Elles donnent du grain à moudre aux promoteurs de l'obligation vaccinale, pour préserver le système hospitalier. 

 

NDLR : Ce calcul a été réalisé sur bases de données issues de la fin 2021 et début 2022, dans une période où le virus circulait à intensité moyenne et où le variant delta était très largement dominant dans les hospitalisations. Les estimations sont basées sur des chiffres de patients dont le statut vaccinal avait été communiqué à Sciensano. 

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous