Le 6/8

Et si on apprenait le néerlandais sans complexe ?

Apprendre le néerlandais au sud du pays n’a jamais été chose aisée. Pourtant, les francophones parleraient de mieux en mieux le néerlandais, tandis que les jeunes flamands sont moins enclins qu’auparavant à parler la langue de Molière. Pour se débarrasser de tous les doutes que l’on peut avoir lorsqu’on apprend une langue étrangère, Gilles Delvaulx, chroniqueur culture dans Le 6/8, revient sur trois conseils qu’il juge essentiels.

En Belgique, il existe trois langues officielles. L’apprentissage d’une langue étrangère dans notre pays a donc toujours été envisagé comme un enjeu de taille. Si les Flamands sont considérés par beaucoup de francophones comme de véritables bilingues, l’intérêt pour le français des jeunes belges néerlandophones de moins de quarante ans serait nettement moins présent. Au sud du pays, par contre, la tendance s’inverse. Les francophones parlent de mieux en mieux la langue de Vondel.

L’immersion y est-elle pour quelque chose ?

Ce constat pourrait être une conséquence de l’immersion, dispensée par plus de 200 écoles en Fédération Wallonie-Bruxelles. En immersion, la moitié des cours (ou une tout autre proportion) est donnée en néerlandais (ou en anglais ou allemand, selon la langue proposée par l’établissement). Parler une autre langue en cours d’histoire ou en géographie, par exemple, devient donc de plus en plus courant.

Côté flamand, ce type d’enseignement ne trouve pas d’équivalence. En tout cas, dans une moindre mesure puisque seulement 25 écoles flamandes proposent de l’immersion. La plupart du temps, celle-ci est proposée à partir des secondaires, tandis que, côté francophone, cette pratique peut déjà être proposée en primaire, voire en maternelle.

Des conseils pour oser se lancer

Comédien et coach de la "Belgische Improvisatie Liga" (Ligue belge d’improvisation), Gilles Delvaulx constate qu’il existe une peur pour oser s’exprimer, et encore plus dans une langue qui n’est pas la sienne. Pour remédier à cela, il revient sur les trois ingrédients majeurs dans l’apprentissage d’une nouvelle langue.

  • Avoir la motivation

La motivation peut être transcrite de différentes manières. Il peut s’agir d’un emploi que l’on souhaite à tout prix décrocher mais qui requiert la connaissance d’une autre langue. Cela peut encore être l’amour, par exemple, qui nous pousse à faire des efforts pour se comprendre. Bref, la motivation est un facteur indispensable. Un objectif doit être établi et la chose doit être rendue concrète.

  • Avoir l’occasion de pratiquer

L’apprentissage d’une langue est quelque chose qui se pratique régulièrement. Si vous désirez progresser rapidement, il est impératif de se mettre en condition et de se donner l’occasion d’entendre et de parler régulièrement cette langue.

  • Oser faire des fautes

Il s’agit d’un élément primordial également qui a tendance à nous rebuter. Un blocage est souvent observable, car nous sommes souvent conditionnés à privilégier une approche jugée trop scolaire. Le principal est d’oser se lancer. Il faut donc crever le plafond et ne pas trop réfléchir. La communication passera beaucoup mieux, même si vous faites des fautes.

Pour l’occasion, le chroniqueur conclut par une citation de Sénèque, extrêmement révélatrice : "Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles". On ne peut plus approprié. 
 

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