Poser la question comme ça a l’air totalement saugrenu. C’est pourtant la question qui se pose en ce moment et qui rend les marchés financiers très nerveux. Et cette faillite pourrait techniquement avoir lieu pas plus tard que ce 1ᵉʳ juin.
Ce scénario fait peur et on voit déjà des tradeurs se positionner sur le franc suisse, la valeur refuge suprême, exactement comme en 2011, lorsque le gouvernement américain avait aussi frôlé la faillite. On peut mesurer cette nervosité des marchés financiers aux coûts des CDS, des produits financiers qui jouent un petit peu le rôle d’une assurance contre le défaut de paiement d’un emprunteur. Or, justement, ces CDS ont vu leur prix augmenter.
Pourquoi cette nervosité aujourd’hui ? Parce que les deux partis qui dirigent les Etats-Unis ne sont pas d’accord entre eux pour relever ce que l’on appelle le plafond de la dette américaine. Quand celui-ci est atteint, l’Etat américain ne peut plus emprunter d’argent sur les marchés financiers. En bon français, ça s’appelle une faillite. Les démocrates disent qu’il faut donc relever ce plafond sans discuter. Et les Républicains disent qu’il n’en est pas question, sauf s’il y a des concessions. Au fond, les marchés financiers sont très nerveux, mais on estime qu’un accord sera tout de même trouvé au dernier moment, comme cela a été le cas toutes les autres fois par le passé. Ni les démocrates ni les républicains ne voudront que leur pays fasse officiellement faillite.
Les états ont cette capacité d’être hors sol, de ne pas respecter les règles qu’ils imposent eux-mêmes aux ménages. Et donc ce mauvais film d’horreur va continuer aux Etats-Unis, mais aussi chez nous, en Belgique ou en France. C’est ce que disait Michel Audiard "À force de vivre à crédit, les ardoises deviennent des tuiles".