Jupiler Pro League

Et si c’était Westerlo la vraie surprise cette saison ?

Les joueurs de Westerlo célèbrent le but de Lyle Foster face à Brufes

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Par Alice Devilez

Et si l’Union Saint-Gilloise, avec un parcours exceptionnel l’an dernier, avait donné des idées à Westerlo ? Promus après leur titre en D1B la saison dernière, les Campagnards réalisent une très belle saison, ils occupent actuellement la septième place au classement avec 39 points. Une surprise sans aucun doute, mais peut-être aussi une révélation sur plus long terme pour notre championnat.

S’ils ne sont pas en lice pour le titre, comme les Bruxellois l’an dernier, ils pourraient tout à fait disputer les European Playoffs, ce qui constituerait déjà un petit exploit en soi (les Champions' Playoffs sont encore mathématiquement atteignables mais les probabilités que Westerlo entre dans le top 4 sont faibles). Les huit premières places ne sont pas faciles à accrocher, la bataille acharnée et très serrée pour atteindre ces PO2 en est la preuve.

Les bleus et jaunes pourraient égaler ou battre le meilleur classement de leur histoire en fin de championnat et récompenser le travail effectué depuis le passage sous pavillon turc.

Un joli tableau de chasse cette saison

Sans développer le jeu le plus flamboyant du championnat, Westerlo joue simple, joue efficace, construit et globalement, cela paie. Il reste du déchet dans le jeu développé, des failles à rectifier mais la sauce prend plutôt bien. Toujours sur les bonnes bases développées en D1B l’an dernier.

Le début de saison avait pourtant été poussif avec cinq défaites lors des sept premiers matches. Mais après 26 rencontres disputées sur les 34 prévues cette saison, Westerlo affiche un bilan de onze victoires, six partages et onze défaites. Parmi les victimes des "Campagnards" cette saison on retrouve du beau monde : le Standard, Anderlecht, Charleroi, le Club Bruges… Westerlo est également parvenu à partager l’enjeu face à l’Union Saint-Gilloise. Seuls Genk et OHL ont pris tous les points en jeu contre les joueurs de Jonas de Roeck (ancien T2 de Vincent Kompany à Anderlecht, notamment). Le fait que Westerlo soit parvenu à battre pas mal d’équipes en lutte pour le top 4 ou le top 8 est plutôt bon signe, tant pour la fin de la phase classique que pour disputer les Playoffs s’il parvient à se qualifier.

Mais il reste du costaud au calendrier : l’Union Saint-Gilloise (2e), le Standard de Liège (6e), Courtrai (14e), Ostende (17e), Charleroi (11e), Anderlecht (9e), Bruges (4e) et enfin Seraing (18e). Cinq rencontres face à des prétendants aux deux poules des playoffs, deux face à équipes qui luttent pour leur survie au plus haut niveau et une seule contre une équipe qui a peu de choses à défendre. Même pas peur ? Ils en ont déjà battu quelques-unes de ces équipes. Si Westerlo parvient à rester dans le top 8 le symbole sera fort et viendra compléter une saison qui sera de toute façon réussie. Il pourrait même réaliser une saison historique, nous en reparlerons.

Le renouveau sous pavillon turc

Le propriétaire de Westerlo enlace un de ses joueurs
Le propriétaire de Westerlo enlace un de ses joueurs © Belga Image

Il faut dire que les fans les plus assidus de "La Perle de Campine" ont connu des montagnes russes dans l’histoire de leur club. Les premières traces de celui-ci en division 1 belge sont finalement très récentes. Ce n’est qu’en 1997 que Les Campagnards accèdent pour la toute première fois à l’élite. Ils y passeront quinze saisons (avec une victoire en Coupe de Belgique en 2001) avant de retrouver la D2 pendant deux ans. Après un titre en D2, ils seront promus en 2014. Avant de retourner en D1B (l’appellation ayant changé entretemps) pour cinq saisons. Jusqu’à leur dernier titre de champion de cette division, l’an passé. Et ce joli parcours en D1A cette année.

Il faut dire que depuis la reprise du club par Oktay Ercan, homme d’affaires turc, en juin 2019, un vent nouveau souffle sur Het Kuipje. Deux ans plus tôt, assommé par les dettes, le club était menacé de disparition et était à deux doigts de déposer le bilan. Westerlo était une nouvelle fois relégué dans l’antichambre du championnat et pensait ne pas pouvoir s’en relever.

En rachetant le club, Oktay Ercan avait dû injecter trois millions d’euros, uniquement pour atteindre le seuil de rentabilité. Après cela, les infrastructures du club ont été modernisées et les choses se sont petit à petit mises en place du côté sportif. Le vice-président, Hasan Cetinkaya, a lui apporté son expérience du monde du football, et son carnet d’adresses bien rempli est un plus. Tout le reste de la structure est resté très ancré dans l’ADN de Westerlo, avec une grande part de l’organigramme occupée par des Belges, loin d’une volonté de faire du club un satellite d’un grand d’Europe. Les dirigeants sont notamment parvenus à attirer le Diable rouge Nacer Chadli (en prêt depuis Basaksehir) lors du dernier mercato d’été à la surprise du plus grand nombre. Alors que d’autres bons joueurs sont en train d’émerger, dont l’attaquant Lyle Foster.

Au micro d’Erik Libois dans le Gril, Jonas De Roeck confiait récemment : "Vous savez, dans un club comme le nôtre, ce qui compte c’est d’avoir un projet clair, un staff soudé et une bonne collaboration avec la direction. Il faut que chacun ait le nez dans le même sens !" Une recette qui semble plutôt faire ses preuves pour l’instant.

Une saison pour l’Histoire

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Sixième. En D1 ou D1A, jamais Westerlo n’est parvenu à terminer une saison à une meilleure position. Cela lui est d’ailleurs arrivé à trois reprises et ce n’est déjà pas mal, en 2000, 2004 et 2009, mais la dernière fois remonte à quatorze ans donc. L’histoire est en marche pour le club qui pourrait réaliser sa meilleure saison parmi l’élite du football belge. Qui a également l’occasion de jouer les trouble-fêtes pour les grosses écuries traditionnelles dans l’accession aux Playoffs 2 et puis à cette place européenne tant convoitée. Et on ose penser que si ce n’est pas cette année que cela se passera pour Westerlo, cela ne devrait pas trop tarder. Car le projet paraît sain et pas complètement démesuré. Voilà de quoi permettre aux supporters d’envisager (enfin) l’avenir de leur club un peu plus sereinement.

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