Les rebelles du M23 se sont emparés de la ville de Bunagana, frontalière de l’Ouganda, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), après des combats contre l’armée congolaise dont certains éléments se sont repliés vers l’Ouganda, selon des sources locales.
Bunagana, un important centre de commerce transfrontalier, "est sous contrôle de l’ennemi", a reconnu sous couvert d’anonymat un officier congolais, interrogé par téléphone depuis Goma.
"L’armée vient de céder, en entrant en Ouganda", a indiqué de son côté Damien Sebusanane, responsable d’une association locale de la société civile, qui se trouvait lundi matin à la frontière ougandaise. "Un camion de l’armée vient de passer, quatre jeeps et d’autres véhicules pleins de militaires", a-t-il ajouté, estimant à une centaine le nombre de militaires des FARDC (Forces armées de la RDC) partis se réfugier en Ouganda.
Selon une autre source humanitaire en contact avec le terrain, ces militaires se sont retrouvés acculés à Bunagana, sans autre voie de sortie que la frontière, lors de nouveaux affrontements violents qui avaient éclaté dimanche matin.
De précédents combats avaient déjà provoqué depuis fin mars la fuite de milliers d’habitants vers l’Ouganda et Rutshuru, ville principale du territoire congolais du même nom. Le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) signalait lundi matin 368 arrivées supplémentaires en Ouganda depuis Bunagana.
"La situation humanitaire est de plus en plus préoccupante", a constaté Hervé Nsabimana, coordonnateur de l’ONG Codhas (Centre d’observation des droits de l’homme et d’assistance sociale).