Le mouvement indépendantiste catalan a accusé lundi Madrid d'avoir espionné des dizaines de ses chefs de file en installant le logiciel Pegasus sur leurs téléphones portables, après la publication du rapport d'une organisation canadienne documentant ces faits présumés.
"Nous avons été espionnés de façon massive et illégale grâce à un logiciel que seuls les États peuvent détenir. Politiciens, avocats et militants, tous victimes de la guerre sale de l'État espagnol", a ainsi dénoncé sur Twitter l'ex-président régional catalan Carles Puigdemont.
Au moins 65 indépendantistes espionnés
Selon ce rapport - rédigé par "Citizen Lab", un organisme canadien basé à l'université de Toronto et cité par le prestigieux magazine américain The New Yorker et le quotidien espagnol El Pais -, au moins 65 indépendantistes catalans ont été ainsi espionnés.
Presque tous les piratages de téléphones se sont produits entre 2017 et 2020.
Parmi les personnes visées figurent l'actuel président régional catalan Pere Aragoné (qui était au moment des faits numéro deux de la région), les ex-présidents régionaux Quim Torra et Artur Mas, ainsi que des eurodéputés, des députés du parlement régional catalan et des membres d'organisations civiles indépendantistes.