Brabant wallon

Espacer la collecte des déchets pour limiter la hausse des coûts et améliorer le tri, trois communes brabançonnes vont y passer

L'espacement des collectes devrait inciter les citoyens à mieux trier leurs déchets, en retirant les matières organiques de la poubelle classique.

© Hugues Van Peel - RTBF

Par Hugues Van Peel

Les communes de Court-Saint-Etienne, Lasne et La Hulpe ont récemment décidé de modifier le rythme de la collecte des déchets. Dès le mois de janvier, les sacs contenant les ordures ménagères résiduelles ne seront plus ramassés qu’une semaine sur deux. Quant aux déchets organiques, ils seront toujours enlevés chaque semaine.

Pourquoi ce changement ? D’abord, il y a une raison économique. Le contrat de collecte de ces trois communes étant arrivé à terme, il a fallu négocier de nouvelles conditions. Et il s’est avéré que maintenir le service à son niveau actuel aurait coûté 80% de plus, en raison de la hausse du prix de la main d’œuvre, du carburant et de l’entretien des véhicules notamment. Un espacement du ramassage devrait permettre de limiter la casse.

Ensuite, il y aurait de moins en moins de déchets résiduels à ramasser. C’est notamment dû au succès du nouveau sac bleu. Beaucoup d’emballages en plastique sont désormais recyclés et ne finissent plus dans la poubelle classique. Du point de vue environnemental, une collecte hebdomadaire n’aurait plus beaucoup de sens, selon l’intercommunale inBW.

Séparer les déchets organiques

Mais il y a une autre raison, qui n'est sans doute pas la moins importante : l’incitation au tri pour réduire encore la quantité de déchets résiduels. Trop souvent, l’organique n’est pas séparé du reste de la poubelle. Quand les sacs de déchets ménagers sont ramassés chaque semaine, les odeurs de nourriture en décomposition sont encore supportables. Mais dès janvier, avec une collecte tous les quinze jours, qu’en sera-t-il de ces nuisances ?

Faut-il le rappeler, les déchets organiques ne sont pas sans valeur, ils peuvent par exemple être transformés en biogaz. L’intercommunale inBW compte beaucoup sur ce gisement pour alimenter l’unité de biométhanisation qu’elle souhaite construire d’ici quelques années. Pour elle, il est essentiel d’augmenter les quantités récoltées.

"Il y a un objectif très clair qui est d’atteindre 25 kilos de déchets organiques par an et par habitant, explique Christophe Dister, bourgmestre de La Hulpe et président de l’intercommunale inBW. Aujourd’hui, nous sommes plutôt à quatre kilos. Et donc, une des manières d’atteindre cet objectif est d’espacer les collectes des sacs blancs pour obliger les citoyens à séparer les deux fractions."

La fin des sacs biodégradables

Et pour convaincre les indécis et les réfractaires de mieux trier leurs déchets, les sacs biodégradables, souvent décriés, seront remplacés début janvier par des sacs en plastique plus solides.

"On a beaucoup de retours de la population, les gens se plaignent de ces sacs qui se déchirent et dans lesquels on ne sait pas mettre grand-chose, indique Laurent Mafa, directeur du département déchets d’inBW. On a donc décidé de passer aux sacs en plastique en 2023. Cela a déjà été fait à l’intercommunale HYGEA (ndlr : dans la région de Mons-Borinage) avec des résultats bien meilleurs en ce qui concerne la collecte des déchets organiques."

En 2024, d’autres communes verront leur contrat de ramassage arriver à échéance. Suivront-elles le même chemin que Court-Saint-Etienne, Lasne et La Hulpe ?

"On va proposer aux communes qui ne prennent pas les conteneurs à puce de travailler dans cette logique-là, et on aura déjà une année d’expérience, ajoute Christophe Dister. Nous avons abordé la question lors d’ateliers de travail et il n’y a pas eu d’opposition massive à la proposition qui a été faite."

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