Il n’a pas la foi. Mais il fréquente la Bible tous les jours...
L'écrivain italien Erri de Luca publie un nouveau livre, Une tête de nuage (Gallimard), où il poursuit sa relecture de la Nativité. Il livre un portrait intime de Marie et Joseph, ici présentés dans leur simple humanité. Un homme et une femme, liés par un sentiment qui dépasse les faits et s’inscrit dans les mots.
Pourquoi Erri de Luca ne croit-il pas ?
Dans ses livres, les références aux écritures saintes sont nombreuses. Erri de Luca réécrit même des morceaux des textes sacrés. Pourtant, il est non-croyant. Il exclut la divinité de sa vie, mais pas de celle des autres. Il a connu des personnes de foi et a confiance dans le fait qu'ils ont une relation, une intimité qu'il n'a pas. Mais pour sa part, il lui est impossible de s'adresser directement à la divinité, de tutoyer la divinité, comme le font les croyants par leurs prières. Il les admire, mais ne veut pas les rejoindre.
Pourquoi lit-il chaque jour des extraits de la Bible ?
Erri de Luca a été longtemps ouvrier et se levait une heure plus tôt pour faire quelque chose pour lui, pour retenir quelque chose de cette journée qu'il allait gaspiller avec le travail physique qui l'épuisait. "C'était comme une forme de résistance contre toute la journée, qui me donnait une espèce de consistance, de force pour l'affronter."
Il lit la Bible parce que ce monothéisme hébraïque constitue notre civilisation religieuse. "J'ai une admiration pour le format hébraïque du monothéisme et une dette comme citoyen d'Europe pour la destruction des Juifs d'Europe. C'est pour cela que j'ai appris le yiddish. J'ai le sentiment d'affection de celui qui est venu après et n'a pu faire comme réparation de la destruction de ce peuple qu'apprendre sa langue. Je ne suis pas fasciné par les Juifs mais par leur culture."