Reste que pour le moment, à quelques exceptions près, les banques se font attendre. Ce qui n’étonne pas Eric Dor, professeur d’économie à l’IESEG, School of Management à Lilles : "Sans doute que tôt ou tard, les banques vont bouger. Mais le processus est extrêmement lent. Entre autres à cause du fait que les banques ont actuellement beaucoup de liquidités excédentaires qui font qu’elles n’ont pas besoin de faire la chasse aux dépôts, elles n’ont pas besoin de débaucher d’autres clients d’autres banques en augmentant le rendement de leurs carnets d’épargne."
Et si le processus dure, le gouvernement risque bien de se retrouver au pied du mur, selon Eric Dor. "Dans ces circonstances-là, il y a évidemment des arguments en faveur d’une intervention législative pour augmenter quelque peu le taux minimum à payer. Le législateur pourrait accélérer le processus. Les données montrent qu’il y a une possibilité réelle d’augmenter le taux sur les comptes d’épargne sans que les banques soient déstabilisées".
Le compte à rebours a donc commencé pour les banques, mais aussi pour le gouvernement. Reste cette question : si d’ici la fin juin rien n’a changé, osera-t-il tordre le bras au secteur bancaire ?