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Eosine, la relève dream pop made in Liège

© Leily Malherbe

Par Diane Theunissen via

Il y a trois ans, Elena Lacroix enregistrait ses premiers morceaux dans son home studio liégeois, et voyait naître les prémices de son projet musical, Eosine. Cette année, accompagnée de ses potes Julia, Brieuc et Benjamin, elle donne enfin vie à ses chansons. Le résultat est organique, expérimental et profondément authentique. Rencontre.

Live et studio, deux univers compatibles mais bien distincts

“Ce sont des morceaux qui ont beaucoup évolué et c’est vraiment étonnant de voir la nouvelle dimension qu’ils ont pu prendre en groupe. Je pense que ça leur a beaucoup apporté” explique Elena à propos d’Obsidian, le premier EP du groupe. Paru il y a quelques semaines, le projet compte quatre morceaux aussi expérimentaux qu’ambivalents : "Antares", "Onyx", "Transfusion" et "Inner You". Écrits et composés par Elena il y a environ trois ans, les morceaux ont ensuite été arrangés pour le live, puis retravaillés pour la version studio de l’EP. “On a juste réenregistré les batteries en studio car toutes les autres pistes, je les avais déjà enregistrées il y a trois ans. À l’époque, j’étais vraiment dans un esprit spécifique, principalement sur les prises de chant. Ça me tenait vraiment à cœur de garder ces prises-là,” dit-elle.

“Le live, on le voit vraiment comme une autre façon d’interpréter les morceaux” ajoute notre interlocutrice. Tandis qu’en studio, le groupe penche pour une atmosphère dream pop, aérienne et planante, leur énergie sur scène est plus rock, plus contrastée. “On essaye vraiment d’avoir une version de l’EP studio, et une version de l’EP en live. On met plus de distortion, donc les guitares vont beaucoup plus fort en live, simplement ! En studio on aime bien mettre plus de reverb, essayer de travailler un peu plus la production, inclure beaucoup plus de voix, faire un truc beaucoup plus aérien avec plein d’harmonies”. Pendant les concerts, le groupe a aussi l’habitude de projeter des vidéos, ce qui aide à renforcer la composante visuelle du projet. “Il y a quelque chose de très esthétique qu’on peut retrouver dans le deuxième morceau, "Onyx". Ce n’est pas spécialement un morceau narratif. Les paroles sont plutôt atmosphériques, et placent un décor un peu onirique”, ajoute Elena.

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Obsidian, l’accomplissement d’un rêve

Véritable jonction entre shoegaze et dream pop, Eosine se nourrit principalement du monde qui l’entoure. “À l’époque, mon rêve c’était de faire de la scène, de faire de la musique. Un jour, je suis allée à un concert, et je me suis dit “je veux faire ça, je veux monter sur scène”. Il y a une personne dans ce groupe-là qui m’a vraiment inspirée, et c’est devenu comme mon guide”, confesse Elena. Cette rencontre a encouragé la musicienne et chanteuse à écrire "Antares", le morceau d’ouverture de l’EP : “C’est un chemin qu’on prend, sur lequel on travaille, c’est très très long parce que ça a été un chemin de trois ans. C’est une histoire d’accomplissement. On accompli un rêve en suivant quelqu’un qui nous a inspiré”.

Dotée d’une plume de poète, Elena écrit librement, et laisse ses envies guider son inspiration. Sur ce disque, on retrouve aussi une chanson d’amour, "Inner You", qui raconte la difficulté de sortir d’une histoire impossible. “C’est un morceau plus émotionnel, et sur la fin, ça devient presque cathartique. Il y a vraiment une composante émotionnelle, une composante de canalisation d’énergie, une composante d’extériorisation au sein du projet,” explique Elena.

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De la médecine à la géologie : des inspirations riches et variées

En plus d’être chanteuse et musicienne, Elena est étudiante en médecine. On aurait pu s’en douter : truffée de références scientifiques en tout genre, sa musique rend hommage à ce monde complexe, précis et nuancé. “Au sein du groupe, on est trois scientifiques. Du coup il y a beaucoup de références scientifiques tant médicales que physiques et astronomiques qui interviennent. Y compris dans le nom Eosine, qui est un colorant histologique qui permet de visualiser des cellules au microscope,” explique Elena. Les titres des morceaux, eux aussi, sont de petits hommages au monde scientifique : alors que "Transfusion" parle d’elle-même, "Onyx" est une référence géologique. “C’est pareil avec les vidéos qu’on projette, ce sont toutes des coupes histologiques, des vues au microscope,” ajoute-t-elle. “Je crois que je ne pourrais pas faire l’une sans l’autre. Sans la musique il manquerait ce côté créatif, ce côté où je peux exprimer mes émotions, et sans la médecine il manquerait cette organisation, et cette inspiration pour la musique. Les deux sont hyper importantes, et quasiment indissociables.”

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Slowdive, Beach House, ou Girls in Hawaii ?

À l’intersection de plusieurs genres, Eosine puisent leur énergie sonore auprès de différents groupes et artistes. Bercée par le shoegaze de Slowdive depuis la petite enfance, Elena est également très inspirée par Beach House, son groupe préféré. “Je pense que c’est le premier groupe que j’ai découvert toute seule,” dit-elle d’un ton nostalgique, avant d’ajouter : “C’est un groupe super complet, ils ont ce côté shoegaze noisy sur leur album 7, qui est vraiment fort bruyant, et aussi un côté hyper mélodique et hyper pop qui les rend quand même accessibles. Ils ont aussi tout ce côté dreamy, ambiant et même dissonant parfois, je trouve ça riche.” En plus de Beach House, Elena apprécie particulièrement le travail de Girls in Hawaii. “C’est un groupe qui a beaucoup de facettes et de sonorités différentes,” dit-elle d’un ton assuré.

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Un nouveau single est prévu pour le printemps 2022, et entre temps, on pourra retrouver le groupe le 4 février prochain au Hangar. L’occasion de découvrir cette pépite !

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