Dans son ouvrage A l’aube de la 6e extinction, Bruno David rappelle que nous sommes "sur la pente d’une nouvelle crise majeure de la biodiversité. Cette pente est très abrupte, dangereuse et, si rien n’est fait, il y aura des modifications importantes de nos écosystèmes, qui ne nous seront à terme pas très favorables… La vitesse à laquelle nous modifions l’écosystème de la Terre est assez effrayante. On va à peu près 100 à 1000 fois plus vite que lors des grandes crises géologiques passées."
Si ces propos ne sont pas très réjouissants, cet ex-chercheur du CNRS se veut pourtant rassurant : "Il n’y a pas encore beaucoup d’espèces éteintes, même si elles sont déjà nombreuses à être en déclin d’abondance. Cette diminution d’effectif peut se terminer par une extinction, effectivement. Mais on est au début, c’est assez optimiste. En revanche, comme ça va très vite, il faut réagir sans tarder. On est à l’aube, mais la journée risque de passer très vite."
Il faut donc agir, et vite. Car, comme le rappelle Bruno David, "il suffirait de détruire une espèce en particulier pour déséquilibrer tout un écosystème et basculer. Prenons un exemple : on sait par exemple que le plancton nous fournit 50% de notre oxygène. Si on acidifie trop les océans, on pourrait mettre en péril un certain nombre de micro-espèce planctoniques et il y aurait donc moins d’oxygène sur Terre. Le basculement peut-être assez rapide à partir du moment où on dépasse un certain seuil."