Mais l’ancien Marine américain Paul Whelan demeure, lui, toujours emprisonné dans des geôles russes, condamné pour espionnage. Un point sur lequel s’appuient nombre de républicains pour critiquer l’échange négocié par l’administration de Joe Biden qui assure travailler à sa libération.
Vladimir Poutine a semblé ouvert à cette possibilité vendredi, indiquant que d’autres échanges de prisonniers avec Washington étaient "possibles".
"C’est le résultat de négociations et de la recherche de compromis" a ajouté le président russe à la presse depuis Bichkek, la capitale du Kirghizstan.
Il a aussi déclaré que sur le conflit en Ukraine – envahie par la Russie le 24 février et dont la contre-offensive, soutenue par l’appui militaire de l’Occident, a fait reculer en partie les troupes russes – "au final, il faudra trouver un accord".
Relations déplorables
Des discussions directes avec Moscou sur l’Ukraine ne sont néanmoins pas à l’ordre du jour pour Washington.
Joe Biden ne veut pas s’entretenir avec son homologue russe d’un éventuel règlement diplomatique du conflit sans l’aval de Kiev qui, sous les bombes, refuse pour l’instant d’en entendre parler.
A défaut, Washington ne s’interdit pas des discussions sur d’autres sujets ciblés, et l’échange de prisonniers jeudi constitue le second depuis le début de la guerre en Ukraine : Trevor Reed, un ex-Marine condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, avait été échangé en avril à Istanbul contre le pilote russe Konstantin Iarochenko.
Ces négociations n’ont d’autre but que de libérer des citoyens américains, confirme Will Pomeranz, directeur du Kennan Institute au Wilson Center, un think-tank basé à Washington.
"Je ne pense pas que cela aura le moindre impact sur les relations entre la Russie et les Etats-Unis", analyse-t-il. "Elles sont dans un état complètement déplorable, et je ne pense pas que cela puisse changer la dynamique".
Sujets bien précis
C’est par des canaux parallèles, et avec l’aide des Emirats arabes unis, que Moscou et Washington sont parvenus à l’accord sur Brittney Griner et Viktor Bout.
La Turquie, qui a accueilli vendredi les discussions américano-russes, a construit comme les Emirats arabes unis une alliance complexe avec les Etats-Unis, en refusant notamment de prendre des mesures pour isoler Moscou de la scène internationale, servant ainsi de plateformes pour les expatriés russes.