Avec l’expérience accumulée via son parcours, qu’il soit journalistique ou artistique, il était forcément indispensable d’avoir son avis sur l’industrie musicale actuelle, et plus particulièrement sur la scène électronique. "Ce n’était pas vraiment différent avant, que ce soit la dubstep, la techno, la drum and bass, le punk ou le dub. En général, j’aime quand certaines règles musicales sont enfreintes. J’ai une bonne oreille pour les nouvelles sonorités, je suis curieuse. J’ai été introduite à la musique à 13 ans avec le punk, dans les années 70. Mais souvent, quand un style devient populaire, des gens disent qu’il y a des règles à suivre." Et pour la Néerlandaise, c’est là que la musique perd tout son intérêt, lorsqu’elle devient une formule. Un point de vue qu’elle prolonge sur la sphère DJ : "Quelle est la définition du disc-jockey ? À quoi sert-il ? À satisfaire son public, lui donner ce qu’il veut et être un divertissement ? Ou bien à être un artiste ? Je ne jouerai jamais pour satisfaire mon public. Je sais très bien quel morceau je dois passer pour que tout le monde danse. Mais si je passe un morceau comme ça, je ne vais pas continuer dans le même style après, parce que je veux que les gens sortent de leur zone de confort. Un artiste doit toujours avoir un coup d’avance sur son public, c’est lui qui doit décider de ce qui va arriver."
Qu’ils commencent d’abord par trouver de la bonne musique !
Post-punk dans son attitude, dub dans sa vision musicale, Marcelle Van Hoof n’hésite pas à dézinguer la scène musicale actuelle. Que ce soit les nouveaux groupes de post-punk, qu’elle trouve trop conventionnels et manquant de développement depuis l’avènement du genre, ou les DJs qu’elle trouve dénués de créativité. "La qualité des DJs s’est beaucoup détériorée. D’abord avec la digitalisation : n’importe qui peut monter sur scène et jouer grâce au beatmatching. Je passe le plus clair de mon temps à chercher de bons morceaux et c’est quelque chose que les gens ont tendance à oublier, surtout les hommes. Ils sont très focalisés sur l’aspect technique. Pour moi, c’est très cliché, ça manque de liberté. Qu’ils commencent d’abord par trouver de la bonne musique !"