Le 6/8

Entre bad buzz et idées de génie, les campagnes politiques, c’était mieux avant ?

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Par Chloé Vincent

Au cœur de la vie publique, les campagnes politiques donnent souvent lieu à des idées de génie, mais aussi à des dérapages ou des bad buzz. Regard sur quelques pratiques étonnantes d’hier et d’aujourd’hui avec Ann Vandenplas dans Le 6-8.

Remuées à toutes les sauces, les stratégies élaborées par les politiciens durant les campagnes électorales n’ont qu’un seul et unique but : rallier à sa cause le plus grand nombre afin de récolter un maximum de voix.

A ce jeu, le politique enclenchera rarement les freins. Malgré tout, sa campagne devra soumettre à des règles strictes tant au niveau du budget, que de l’étendue de la période ou encore des cadeaux électoraux. Comment un candidat va-t-il dès lors se déployer, développer ses idées et motiver ses équipes ?

Une lutte sans merci

"Était-ce mieux avant ?", tente de répondre Ann Vandenplas dans sa traditionnelle chronique, "avant ces règles, c’était un peu plus folklorique. Jusqu’à la dernière minute, un parti venait coller ses affiches sur la tête d’un candidat d’un autre parti, par exemple, ce qui n’est plus autorisé aujourd’hui." Des happenings prenaient souvent place sous la forme de défilés et faisaient à eux seuls les buzz de l’époque.


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La chroniqueuse remarque aussi la tendance auparavant des slogans qui ont tendance à se perdre un peu plus aujourd’hui : "tout simplement parce qu’aujourd’hui nous avons beaucoup plus de canaux pour développer des idées, avant il fallait un essentiel", remarque-t-elle. Les budgets, eux aussi, n’étaient pas réglementés, ce qui rendait la chose nettement moins équitable.

Les réseaux sociaux plus que jamais dans la danse

Aujourd’hui, la maîtrise des réseaux sociaux est plus que nécessaire. Cependant, ceux-ci vont dépendre d’algorithmes et de politiques de monétisation instaurées par les plateformes elles-mêmes. Facebook et consorts restent finalement maîtres de la danse.


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"Les réseaux sociaux amènent aussi une communication clivée. Certains politiques l’ont compris et s’en amusent. Mais d’autres n’ont pas envie de communiquer de cette manière avec leur audience, donc cela reste compliqué", ajoute Ann Vandenplas. La vidéo a également pris le pas sur la photo lorsqu’il s’agit de présenter le candidat sous son plus beau jour. 

Anecdotes de campagne

Les techniques ne se ressemblent pas, mais les politiques sont parfois prêts à tout pour tirer les ficelles vers eux… sans pour autant obtenir à tous les coups le résultat espéré.

  • En 1965, lors du premier vote présidentiel pour les Français, De Gaulle officialise sa candidature en télévision. Mais pas question de choisir le direct. L’allocution sera filmée et afin d’éviter la fuite, De Gaulle décidera de boucler les studios jusqu’au soir, enfermant avec lui tous les techniciens ayant participé à l’enregistrement. (Source : Le Dauphiné)
  • Du côté de Mouscron en 2018, Ann Cloet, deuxième échevine, a utilisé un avion de tourisme pour faire campagne lors de la fête de la Main à Dottignies. Elle aurait profité de l’avion d’un de ses amis afin de faire virevolter son nom dans le ciel. Un comble pour une échevine de l’environnementBad buzz assuré ! (Source : La Libre)
  • Ce ne fut pas le cas pour Mélissa Hanus, tête de liste PS à la Chambre, qui a fait le buzz en détournant l’une de ses affiches accolées maladroitement à côté de celle de son colistier Nicolas Beaumont. Le tout en ajoutant tout simplement un troisième panneau sur lequel est écrit "Il est". Ce qui donne un " Il est Beaumont Hanus". (Source : L’Avenir)

Finalement, les campagnes politiques, c'était mieux avant ? "On a gagné en équité, ce qui est évidemment essentiel mais le cadre permet moins d’originalité et de liberté pour défendre ses idées et les exprimer", finit par constater Ann Vandenplas. Enfin, les réseaux sociaux restent une donne assez complexe :"il faut avoir les reins solides car les personnalités publiques sont parmi les plus exposées et sont très critiquées sur le net".

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