Entre 35 000 et 40 000 personnes à la manifestation de soutien à François Fillon

François Fillon s'exprime devant ses partisans: "Vous êtes le peuple qui a du bon sens"

© THOMAS SAMSON - AFP

"Ils pensent que je suis seul. Ils veulent que je sois seul. Est-ce que nous sommes seuls ? ", a lancé François Fillon devant ses partisans rassemblés dimanche sur le site du Trocadéro à Paris. Le candidat de la droite à l'élection présidentielle a lancé un appel aux membres de sa famille politique, Les Républicains, alors qu'il fait face à de nombreuses défections ces derniers jours.

Hommage devrait être rendu aux militants de la France que vous êtes.

"Merci à vous qui ne baissez jamais les bras. Vous qui avez su braver les intempéries, les caricatures et parfois même les invectives en vous présentant sur cette place si forte en symbole. Vous êtes une certaine idée de la France", a indiqué François Fillon devant ses partisans.

"Hommage devrait être rendu aux militants de la France que vous êtes. Vous êtes le peuple qui ne fait pas de bruit mais qui a du bon sens," a-t-il ajouté.

"Je dois m'interroger sur ceux qui quittent le navire", a confié François Fillon. Il résume cette démarche par la volonté de "se sauver soi-même". Et ajoute: "C'est bien par ma faute que ce projet rencontre des obstacles, en demandant à mon épouse de travailler pour moi. Lorsqu'on est profondément honnête, lorsqu'on a passé sa vie pour l'intérêt général, il est difficile de faire face à une telle campagne" 

Baroud d'honneur ou bras de fer?

A la tribune un fidèle de François Fillon a évoqué le chiffre 200 000 personnes présentes. Selon BFMTV, citant une source policière, entre 35 000 et 40 000 personnes étaient présentes. Les partisans de François Fillon en espéraient 45 000.

Baroud d'honneur ou bras de fer ? Ce "grand rassemblement populaire" apparaît comme l'une des dernières cartouches tirées par François Fillon pour tenter de se sortir de la nasse où l'ont plongé les emplois présumés fictifs de sa femme Penelope et de deux de ses enfants.

Durant son intervention, il n'a toutefois pas dit clairement s'il comptait aller jusqu'au bout de sa campagne ou non.

"Ne renoncez jamais"

François Fillon, dont la campagne accumule les revers, a exhorté ses partisans à ne pas se laisser "intimider", malgré une cascade de défections dans son camp et les appels à son retrait. "On veut vous intimider. N'abdiquez pas, ne renoncez jamais", a-t-il lancé.

Abandonné par quelque 200 élus, le champion de la droite "joue la rue pour sauver sa candidature", estime le journal de centre-gauche Le Monde.

Le rassemblement de dimanche a été critiqué par plusieurs membres de son parti, qui craignent une dérive vers une remise en cause de la justice.

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Coupé en deux, le parti Les Républicains (LR) a avancé de 24 heures la tenue de son comité politique, qui se tiendra lundi soir "pour évaluer la situation".

"Ils veulent le 'débrancher', c'est la guerre"

"C'est transparent. Ils veulent le 'débrancher', c'est la guerre", a confié à l'AFP un ancien ministre resté fidèle à François Fillon.

Simultanément, son épouse Penelope est sortie de son silence pour apporter dans une longue interview son soutien total à son mari et pour démentir avoir occupé des emplois fictifs comme elle en est soupçonnée par la justice.

Alain Juppé, le plan B?

Ces derniers jours, plusieurs personnalités de son camp ont appelé François Fillon à se retirer et à laisser sa place à Alain Juppé, maire de Bordeaux et ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

Nettement battu par François Fillon au second tour de la primaire de la droite et du centre en novembre dernier, Alain Juppé, 71 ans, a fait savoir qu'il ne se "défilerait pas" mais à condition que "François Fillon se retire de lui-même", et que son parti le soutienne unanimement.

A sept semaines de l'élection présidentielle, il s'agit pour la droite de conjurer le spectre d'une élimination dès le premier tour, alors que les sondages la donnaient jusqu'en janvier victorieuse du scrutin.

Le second tour, prévu le 7 mai, pourrait ainsi se jouer entre Marine Le Pen, présidente du parti d'extrême droite Front national, et Emmanuel Macron, ancien ministre de l'Economie du président socialiste François Hollande, repositionné au centre.

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