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"Entracte": pour voir le dernier Fast&Furious, ils doivent d’abord regarder un vieux film d’auteur

© Extrait du film "Entracte"

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Par Elise Vander Goten

Ce mercredi 22 mars, La Trois vous propose de découvrir "Entracte", un court-métrage révélant la résonance et l’impact que peut avoir le 7e art sur la vie d’un jeune.

Voilà des mois que Yacine et ses amis attendent la sortie du dernier Fast&Furious. Quand ils font leurs comptes et réalisent qu’ils n’ont pas assez pour payer leur place au multiplexe de leur banlieue, ils décident donc de mettre en place un stratagème pour parvenir à leurs fins. C’est ainsi que par mégarde, ils se rendent dans un ciné-club où ils n’auraient d’ordinaire jamais mis les pieds. Là, ils découvrent un film en noir et blanc, vieux à la louche d’une bonne cinquantaine d’années. Si pas plus.

Pourtant, contre toute attente, l’intrigue trouve une résonance particulière en Yacine, qui comme le héros entretient avec son père une relation compliquée…

La découverte d’un monde nouveau

Interrogé par Unifrance dans le cadre de "My French Film Festival", le réalisateur Anthony Lemaître a expliqué avoir voulu aborder deux sujets à travers ce film : le choc des cultures, bien sûr, qui apparaît de manière évidente, mais également le basculement qui s’opère lorsqu’un adolescent devient adulte.

Dans le cas du personnage de Yacine, celui-ci se produit à la sortie d’une salle de cinéma, après que son regard a été transformé par le film qu’il vient de voir. Dès lors, un écart se creuse entre lui et ses copains, et c’est précisément cette distance qui va lui permettre de s’émanciper peu à peu de sa bande.

"Ce vieux film qui a 60 ans lui a ouvert les yeux sur son propre monde, car il parle d’un père dans un monde en crise, de la société, […] des thèmes qui sont encore très actuels" développe le réalisateur.

Une volonté de voir plus loin que les stéréotypes

Lors de cette même interview, Anthony Lemaître a également dévoilé quelles étaient ses intentions et quels messages il avait cherché à faire passer à travers ce court-métrage.

Il en ressort principalement une volonté de bousculer les idées reçues et de montrer autre chose que ce qu’on attend des jeunes de banlieue. "J’essaie d’avoir un point de vue, d’éviter les stéréotypes que je peux voir en tant que spectateur et qui moi peuvent m’énerver dans certains types de films" explique-t-il ainsi.

Ce n’est pas parce que mes personnages sont des jeunes de banlieue qu’on ne peut pas passer du temps à leur écrire de beaux dialogues.

Cette volonté d’abolir les clichés transparaît tout d’abord dans l’écriture du scénario. Le réalisateur le dit lui-même : "ce n’est pas parce que mes personnages sont des jeunes de banlieue qu’on ne peut pas passer du temps à leur écrire de beaux dialogues."

Par ailleurs, "Entracte" affirme un souhait de se distinguer d’autres films du même genre par ses aspects plus techniques, et notamment par ses plans en cinémascopes. D’après le réalisateur, c’est en effet ce qui fait défaut à beaucoup de films tournés en banlieue, où "souvent on s’attaque plus au quotidien qu’à l’esthétisme, alors qu’on peut très bien marier les deux".

"Entracte", à voir ce mercredi 22 mars à 23h25 sur La Trois.

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