L’une des premières écoles à accepter de répondre à nos questions se trouve à Bruxelles. La directrice des sections maternelles et primaires ne souhaite pas que l’on puisse reconnaître son établissement. En apprenant le sujet de l’article, elle nous explique très rapidement que lors du premier confinement, "on s’est bien débrouillé…". La communication avec les élèves s’est faite essentiellement à travers une messagerie bien connue. Des travaux ont aussi été imprimés et envoyés à la maison, car la plupart des élèves n’avaient pas d’ordinateurs ou d’imprimantes.
Depuis lors, l’école s’est inscrite sur la plateforme d’enseignement à distance Happi mise à disposition par la FWB, mais cela ne change rien au constat initial, à savoir le manque de matériel informatique chez les élèves. L’établissement a inscrit dans son plan de pilotage la nécessité de trouver une solution pour équiper les enfants d’ordinateurs, ce qui prendra certainement un peu de temps. Quoi qu’il en soit, la priorité a été mise dans la section secondaire qui, il y a encore quelques jours dispensait des cours en mode hybride.
"L’outil informatique est partout, sauf à l’école et c’est là que l’on doit apprendre à l’utiliser"
Cette question du manque de matériel pour les élèves revient régulièrement dans les conversations avec les acteurs de l’école. Des initiatives existent, mais elles se concentrent essentiellement sur le secondaire. La plateforme "Mes outils numériques" de la FWB propose des solutions pour équiper les jeunes. L’asbl Digital For Youth a aussi été sollicitée pour fournir des PC reconditionnés. La FWB propose également aux sociétés privées de faire des dons d’ordinateurs, là aussi reconditionnés.
Autre initiative, celle de l’asbl EducIT. Philippe Van Ophem, cofondateur de l’association précise : "L’outil informatique est partout, sauf à l’école et c’est là que l’on doit apprendre à l’utiliser". À l’aide d’un modèle financier, cette association guide les écoles dans l’acquisition de matériel informatique.
Chaque ordinateur coûte près de 290 euros TVAC, financés sur 3 ans dont 75 euros sont à charge de la FWB. Un fonds de solidarité est également prévu pour les élèves qui ne pourraient pas payer ce montant. À ce jour, une vingtaine d’implantations et 3500 jeunes ont bénéficié de ce système. À terme, la volonté est d’équiper 260.000 jeunes en FWB.
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Équiper aussi les écoles
Outre le matériel nécessaire pour les élèves, il faut aussi équiper les écoles. A ce propos, des travaux sont en cours au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles et les Régions afin d’établir une liste standard de matériel minimum à installer (ce qui n’exclut pas l’achat de matériel complémentaire).