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Enquête pour corruption au Parlement européen : Marc Tarabella et Eva Kaili restent en détention

Corruption au Parlement européen : Marc Tarabella et Eva Kaili restent en détention (JP 13H La Prmeière 03/03/2023)

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Par Marie-Laure Mathot avec agences

La chambre des mises en accusation de Bruxelles a de nouveau décidé de garder l’eurodéputé Marc Tarabella et Eva Kaili en détention préventive. Pour rappel, le socialiste belge est soupçonné de corruption au Parlement européen. Il a été inculpé en février pour corruption publique, blanchiment et appartenance à une organisation criminelle dans l’enquête sur des soupçons d’ingérence du Qatar et du Maroc dans les décisions du Parlement européen, a annoncé le parquet fédéral. C’est le quatrième inculpé à être écroué dans ce dossier.

"Dans le cadre d’une enquête à grande échelle menée par le Parquet fédéral relative à des faits présumés d’organisation criminelle, corruption et blanchiment, E.K. (Eva Kaili) et M.T. (Marc Tarabella) ont comparu le 28 février dernier devant la chambre de mise en accusation près la cour d’appel de Bruxelles. La détention préventive de ces deux suspects a été prolongée respectivement de deux et un mois", a communiqué le Parquet fédéral belge.

"Nous continuerons à nous battre pour faire sortir un innocent de prison car je le rappelle, Marc Tarabella est innocent", réagit son avocat, Maxim Töller"Il n’a rien à se reprocher et n’a jamais reçu d’argent ou de cadeaux en échange de ses opinions. La durée moyenne d’une détention dite préventive en Belgique est d’un peu plus de trois mois mais trois mois en prison pour un innocent sont certainement bien plus longs que pour un coupable."

Il ajoute : "Le fait que cette situation repose sur des accusations intéressées est difficile à accepter, c’est évident." L’avocat précise que le bourgmestre d’Anthisnes va être transféré dans une prison plus proche de son domicile "afin de se rapprocher de sa famille".

Marc Tarabella
Marc Tarabella © AFP or

Tant l’élue grecque, incarcérée depuis près de trois mois, que le Belge, lui aussi un eurodéputé suspendu du groupe Socialistes et Démocrates (S&D), nient les accusations.

Ils avaient fait appel de leur maintien en détention décidé le 16 février par la chambre du conseil de Bruxelles, une juridiction de contrôle de l’instruction.

Dans cette enquête retentissante, trois personnes sont actuellement en détention provisoire en Belgique, soupçonnées d’avoir intercédé en faveur de puissances étrangères dans les décisions du Parlement européen depuis plusieurs années, moyennant des versements d’argent.

Il s’agit de Mme Kaili, de M. Tarabella et de Pier Antonio Panzeri, un ancien eurodéputé (2004-2019) et personnage central dans ce dossier. Ce "repenti" a négocié une peine de prison limitée en échange de l’engagement à livrer aux enquêteurs tout ce qu’il sait du système de corruption qu’il a admis avoir orchestré.

Un quatrième suspect, l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino, a été arrêté puis assigné en résidence le 11 février en Italie. Il conteste devant les tribunaux italiens sa remise à la Belgique en vertu d’un mandat d’arrêt international.

Enfin, l’assistant parlementaire Francesco Giorgi, un proche de M. Panzeri et compagnon de Mme Kaili, a été placé sous bracelet électronique fin février après plus de deux mois de détention en Belgique.

Il faisait partie de la première vague d’interpellés, le 9 décembre à Bruxelles, quand les enquêteurs avaient mis la main sur 1,5 million d’euros en espèces répartis dans des sacs ou des valises.

Le Qatar et le Maroc ont fermement nié ces trois derniers mois être à l’origine d’une quelconque corruption.

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