C'est un sujet tabou. Violence physique, sexuelle, psychologique... Chaque année, des milliers d'enfants sont victimes de maltraitance en Belgique. En 2017, SOS Enfants a reçu plus de 6000 signalements en Fédération Wallonie-Bruxelles. Des maltraitances qui ont lieu en très grande majorité dans le cocon familial.
L'école est souvent le seul lieu où ces enfants osent se confier. Mais les enseignants et directeurs se sentent parfois bien impuissants. Plusieurs d'entre eux poussent un cri d'alarme.
"L'enfant dit avoir été abusé sexuellement... et rien ne bouge!"
Marc, enseignant en primaire, a accepté de témoigner à visage caché. Tout a commencé lors d'un tour de parole sur les émotions. Un enfant raconte : "Je suis en colère quand mon père fait des jeux que je n'aime pas".
Après le cours, Marc tente de dialoguer avec l'enfant, qui lui confie alors être abusé sexuellement. "Je ne vois pas comment un si jeune enfant aurait pu inventer un témoignage pareil, des atrocités pareilles" détaille Marc. D'emblée, il prévient PMS et direction. Le parent en question est convoqué, mais ne se rend pas au rendez-vous. L'enfant est finalement discrédité. Depuis des mois, rien ne bouge.
"C'est horrible. On se sent complètement impuissant. Je vois bien que l'enfant va mal. Quand on est le seul adulte à sembler le croire, on se heurte à un mur. On est dégoûté du système" regrette Marc.