Comment aller les chercher ?
C’est toute la question. Car clairement, sur place, la situation se détériore. Le risque ? Perdre le contact totalement avec ces mères, avec ces enfants. Exemple dans un camp comme à Al-Hol, où certains disent même qu’il est hors de contrôle et que Daech est devenu " maître des lieux. "
"Il y a des femmes et des enfants belges dans les camps de Roj et Al-Hol depuis 2018 mais surtout depuis 2019, donc certaines familles sont là depuis longtemps ", avance Thomas Renard, chercheur à l’Institut Egmont. "Elles ont eu des trajectoires un petit peu différentes, et pendant une certaine période, on avait un accès, on savait plus ou moins ce qu’il se passait dans ces camps-là, soit via les autorités kurdes – avec lesquelles on a des contacts et des échanges – soit parce qu’il y avait du personnel humanitaire qui allait sur place et pouvait faire passer un certain nombre d’informations. Ces familles sur place avaient aussi, par exemple, souvent des smartphones et pouvaient communiquer avec leurs familles. Mais tout cela s’est fortement réduit ces derniers temps parce que les Kurdes ne rentrent quasiment plus dans les camps, parce que les smartphones sont confisqués dès qu’on en trouve, parce que le personnel humanitaire ne rentre plus que très peu dans cette partie du camp, et donc on a de moins en moins de vue, de compréhension sur ce qui se passe, on observe une dégradation de la situation, et donc l’analyse de risque est très difficile à faire", poursuit Thomas Renard.
Après l’état des lieux et le "repérage" de ces familles, encore faut-il pouvoir discuter avec les autorités locales pour effectivement les sortir des camps. Et là aussi, c’est loin d’être évident comme l’explique Thomas Renard ci-dessous :