"Encore un petit effort": les acteurs culturels namurois mitigés par l'assouplissement des mesures pour le secteur

"Encore une petit effort": les acteurs culturels namurois mitigés par les mesures pour secteur

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Les salles de spectacles et acteurs culturels s’en plaignaient et la ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Bénédicte Linard (Ecolo) vient d’annoncer qu’elle allait produire un protocole de base générique pour aider le secteur. La distance de sécurité passe de 1m50 à 1 mètre ou "un siège" entre spectateurs. La nouvelle est accueillie de façon nuancée par les acteurs de la province de Namur.

C’est une bonne nouvelle mais les acteurs culturels de la province de Namur se demandent si cela va réellement changer quelque chose à la situation extrêmement délicate dans laquelle toutes les salles du pays se trouent depuis le mois de mars. Pour Vivian Audag, du cinéma Caméo Tamines, l’adaptation ne change rien car les gens ne viennent pas et le passage de 1m50 à 1 m de distance de sécurité ne permettra pas d’accueillir plus de monde : les gens ont peur et donc les salles tournent à perte. L’absence de grosses sorties et les frais de fonctionnement sont plus élevés que les rentrées financières. Plusieurs cinémas ont donc décidé de refermer car cela met en danger leur survie à long terme: "On a 4 à 5 personnes par séance… Une seule séance à 40 personnes la semaine dernière. On ne fait même le dixième de ce qu’on fait normalement. Passer de 1m50 à 1 m ne va rien changer pour nous. L’espoir se porte sur "Tenet", le nouveau film de Christopher Nolan, de quoi remplir la salle et espérer voir un retour des gens au cinéma".

Peut-être que la demande d’une dérogation pourrait changer la donne et permettre au Caméo taminois d’accueillir davantage de monde et de descendre d’une norme de 1 mètre à 90 centimètres. Cette dérogation peut désormais être demandée par les organisateurs aux autorités locales comme la ville de Liège ou de Mons veulent le faire.

"On va pouvoir passer d’une jauge de 33% à 50%"

Pour d’autres cinémas, la nouvelle est accueillie plus positivement. Le bilan du Caméo à Namur cette fois s’annonce tout aussi morose cette année et la question des matinées scolaires se pose également car "jusqu’à nouvel ordre les sorties extrascolaires ne sont pas permises." Laurence Hottart, coordinatrice du Caméo à Namur pour l’asbl les Grignoux voit donc ces mesures assouplies d’un très bon œil : "C’est une excellente nouvelle, on va pouvoir passer à une jauge (le taux de remplissage de la salle) de 50% c’est-à-dire 175 personnes plutôt que 100 et c’est la rentrée donc cela va être plus porteur et on va pouvoir accueillir plus de gens."

"Encore un petit effort"

Mais à Namur, tout le monde n’est pas aussi enjoué. Une jauge de 50% suffit peut-être pour le Caméo namurois mais pour le théâtre royal de Namur, il faudrait "encore faire un petit effort, pousse Patrick Colpé, son directeur général. S’ils pouvaient s’aligner sur la Suisse ou la France qui annoncent une jauge complète mais avec port du masque on pourrait garder l’idée de reprendre la saison normalement".

Mais aujourd’hui la salle namuroise peut se permettre de remplir 350 places. Certains spectacles peuvent être viables. Mais pour d’autres, ceux avec des coûts plus élevés, notamment lorsque le théâtre accueille des spectacles internationaux ou des concerts de chanson de variété comme Thomas Fersen ou Louis Chedid, il est impossible à l’institution de rentrer dans ses frais : "Nous avons besoin de vendre 550-600 places chaque soir de représentation pour être rentable, nous n’avons pas le choix pour équilibrer économiquement cet accueil. La ville de Namur doit suivre le chemin de Mons et de Liège, sans quoi nous devrons annuler plusieurs spectacles. Je souhaiterais que nos politiques au niveau fédéral regardent nos métiers correctement et s’alignent sur les pays voisins, cela se passera dans d’excellentes conditions sanitaires par rapport à cette pandémie".

Un pas vers un mieux, du positif mais insuffisant pour certains pour continuer une activité viable. Du côté de la ville, Patricia Grandschamps, bourgmestre ff de Namur, en l’absence de Maxime Prévot pour quelques jours, ne doute pas que tout le Collège "soutiendra au maximum tous ces institutions culturelles en demandant les dérogations nécessaires" pour peu que toutes les garanties sanitaires soient données.

 

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