L’année passée, Les Grenades ont lancé "En tête à tête", une série de grands entretiens sous forme de podcasts avec des femmes politiques, sociologue, philosophe, historienne, ou autrice. Ils avaient pour objectif de comprendre la crise sanitaire que nous sommes en train de vivre.
A l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, Les Grenades vous proposent un épisode spécial d'"En tête à tête" avec la journaliste française et militante lesbienne Alice Coffin, également autrice du livre "Le génie lesbien" qui bouscule les certitudes et rebat les cartes du fameux principe de neutralité, dans les rédactions notamment.
Enfant, je m’imaginais en garçon. J’ai depuis lors réalisé un rêve bien plus grand, je suis lesbienne. Faute de modèle auquel m’identifier, il m’a fallu beaucoup de temps pour le comprendre puis j’ai découvert une histoire et une culture que j’ai embrassées et dans lesquelles j’ai trouvé la force de bouleverser mon quotidien et le monde
Quelques passages de ce livre percutant ont été sortis de leur contexte et ont amorcé une vague de haine à l’égard de l’autrice. Cette phrase, par exemple, a fait couler beaucoup d’encre : "Il ne suffit pas de nous entraider, il faut à notre tour les éliminer de nos esprits, de nos images, de nos représentations. Je ne lis plus les livres des hommes, je ne regarde plus leurs films, je n’écoute plus leur musique. Les productions des hommes sont le prolongement d’un système de domination, elles sont le système".
Libération des imaginaires
Cette phrase "s’inscrit dans un moment très important pour le féminisme actuellement et elle raconte ce moment-là, qui est un moment d’émancipation, de libération des esprits et des imaginaires, explique Alice Coffin dans le podcast. "Depuis quelques années, notamment avec Me Too et d’autres mouvements, les femmes veulent nourrir leur imaginaire avec les œuvres qu’elles ont choisies".
Il faut s’attaquer la sphère artistique car elle nous conditionne énormément