En République démocratique du Congo, l’activité du volcan Nyiragongo situé dans la chaîne du parc national des Virunga, monte de plus en plus en intensité ces dernières semaines et inquiète les scientifiques ainsi que le gouvernement. Le 5 janvier dernier, l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) a rapporté que la température devenait de plus en plus haute en passant de quarante-deux à quatre cents degrés Celsius (400 °C). Les vibrations deviennent aussi de plus en plus intenses et le niveau d’énergie également très élevé dans le cratère central.
" Nous avons annoncé une activité intense sur le flanc sud, or vous savez que s’il y a sortie des laves sur le flanc sud du volcan, la coulée va s’orienter vers la ville de Goma, et cela nous préoccupe ", s’alarme le professeur Adalbert Muhindo, Directeur Général de l’OVG interrogé par la RTBF ce mercredi 12 janvier 2022.
Rester vigilant
" Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, le niveau d’alerte est toujours en jaune, qui veut dire : la vigilance ", ne cesse de lancer l’OVG dans ses différents messages aux deux millions de personnes qui habitent la ville de Goma. Au total, cinq membres du gouvernement central dont le ministre de la recherche scientifique, celui de l’industrie, de la santé, du budget et des affaires humanitaires ont été dépêchés mardi à Goma pour une prise d’informations et faire rapport à Kinshasa.
Le niveau d’alerte " jaune " est l’un des quatre niveaux et est le deuxième le plus bas après le " vert ", quand on sait que les deux plus alarmants sont " orange et rouge ". Le gouvernement se prépare pour actualiser le plan de contingence de la ville de Goma, élaboré lors de l’éruption de 2021.
" Cette reprise des activités sismiques suscite des inquiétudes. Et nous sommes ici dans l’esprit une mission d’anticipation pour que nous ne puissions pas nous retrouver en train de courir derrière les événements ", a dit Aimé Boji, ministre d’État Congolais en charge du budget au micro de la RTBF.
Avant d’ajouter : " Nous avons évalué la situation qui se développe au volcan, pour rentrer à Kinshasa, faire rapport au gouvernement et accélérer le processus d’actualisation du plan de contingence, pour que nous soyons mieux préparés au cas où il y a une nouvelle éruption ". La ville de Goma et ses deux millions d’habitants sont de plus en plus menacés. Outre le volcan Nyiragongo, le Nyamulagira est aussi toujours en activité.
L’observatoire a été doté des matériels de technologie de pointe pour assurer la surveillance en temps réel et des équipes sont régulièrement déployées sur la colline pour suivre de près la situation.
" Le président nous a dotés de trois stations de surveillance, une station coûte quarante mille dollars américains. Nous nous réjouissons aussi de bénéficier de l’accompagnement du gouvernement provincial ", reconnaît le professeur Adalbert Muhindo.