Le gouvernement norvégien a proposé vendredi de dépénaliser la possession et la consommation de petites quantités de stupéfiants, jugeant que leurs utilisateurs devaient être traités comme des malades plutôt que des délinquants.
"Plusieurs décennies de répression nous ont enseigné que punir ne fonctionne pas. Au contraire, la punition peut aggraver les choses", a déclaré lors d’une conférence de presse Guri Melby, cheffe du parti libéral au pouvoir, qui porte la réforme.
"Les toxicomanes doivent recevoir de l’aide, pas une sanction", a-t-elle ajouté.
Selon le projet du gouvernement de centre droit, la possession et la consommation de moindres quantités de stupéfiants ne donneraient plus lieu à une sanction pénale mais à une obligation de consulter des services sociaux pour une assistance, une information et un suivi sanitaires.
"Cela reste interdit mais ce n’est plus punissable", a précisé le ministre de la Santé, Bent Høie.
Max deux grammes de cocaïne sur soi
Pour les promoteurs de l’amendement législatif, la répression peut être contre-productive en dissuadant les toxicomanes de rechercher de l’aide, en rendant plus difficile pour les proches de détecter le problème et en stigmatisant une population déjà vulnérable.
Le texte fixe des seuils, plus bas que ceux recommandés par un comité d’experts, en deçà desquels la possession et la consommation de stupéfiants ne seront plus sanctionnées : 2 grammes pour la cocaïne, l’héroïne ou les amphétamines, 10 grammes pour le cannabis ou encore 500 grammes pour le khat.
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Le gouvernement étant minoritaire au Parlement, l’adoption de la réforme dépend du soutien d’une partie au moins de l’opposition, ce qui pourrait donner lieu à des tractations susceptibles de modifier le contenu.
Selon une enquête publiée début février par l’Institut norvégien de santé publique, environ 5% des personnes interrogées en Norvège disent avoir consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois, et 1% en font de même concernant les psychotropes (cocaïne, amphétamines, ecstasy).