La centrale hydro-électrique d'Isola Serafini près de Plaisance en Lombardie a arrêté ses turbines, du jamais vu depuis son inauguration il y a plus de soixante ans, les pompes des canaux d'irrigation de la plaine du Pò aspirent de l'air, car le niveau de l'eau est trop bas.
Même si il pleut, nous ne sommes qu'en juin, et nous avons une situation comparable à ce que nous voyons en général au mois d'aout.
Dans deux cents communes du Piémont et de Lombardie, les autorités ont déjà décidé de rationner l'eau à usage domestique. Interdiction d'arroser les jardins, les potagers, de laver les voitures ou de remplir les piscines. Un rationnement qui sera sans doute étendu à toute la population qui dépend de l'eau du fleuve. "Nous avons décidé de diminuer de vingt pour-cents le pompage destiné à l'agriculture" confirme Meuccio Berselli, le président de l'autorité du bassin du Pò, "si les conditions hydro-climatiques ne s'améliorent pas, nous devrons forcément réduire encore d'avantage les pompages d'eau car nous avons besoin de conserver un certain débit pour alimenter les centrales d'eau potable qui desservent sept cent cinquante mille personnes dans les provinces de Ferrare et de Rovigo."
L'observatoire de la sécheresse, qui a ses bureaux à Parme, a déjà annoncé que si la situation ne s'améliore pas dans les dix prochains jours, l'interdiction de pomper les eaux du grand fleuve malade sera confirmée. Aucune précipitation n'est annoncée dans les dix prochains jours. "Même si il pleut, nous ne sommes qu'en juin, et nous avons une situation comparable à ce que nous voyons en général au mois d'aout", explique l'ingénieur Marco Gardella.
Chaque jour le niveau du Pò descend de sept centimètres.