La coalition dispose désormais de 60 sièges -soit autant que l'opposition. Et si celle-ci parvenait à rallier au moins un autre député, elle pourrait initier une motion de censure et ainsi potentiellement mener le pays vers de nouvelles législatives, qui seraient les cinquièmes en près de trois ans.
"C'est un moment difficile pour la coalition. Les crises adviennent en politique et celle-ci est particulièrement difficile", a reconnu la chef du parti travailliste (gauche) et ministre des Transports, Merav Michaeli.
Benjamin Netanyahu, qui cherche à revenir au pouvoir en dépit de son procès pour corruption, a appelé les autres élus de droite du gouvernement à rejoindre son camp.
"Partez !"
"Le gouvernement est sur le point de chuter. Je ne citerai pas de noms, mais il y a d'autres transfuges. Nous sommes en contact avec deux autres députés qui considèrent l'idée de rejoindre notre camp", a indiqué un proche de M. Netanyahu, le député Miki Zohar.
Devant les manifestants à Jérusalem, Benjamin Netanyahu, accueilli en musique, a dénoncé "un gouvernement faible".
"Ce soir, nous disons une seule chose au gouvernement : 'Partez !'" a-t-il lancé sous les cris de "Bennett, dehors".
Le départ de la députée est intervenu après une querelle cette semaine avec le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz (gauche). Ce dernier a demandé aux hôpitaux, en conformité avec une décision de la Cour suprême, d'autoriser la distribution de pain au levain -et non azyme comme le veut la tradition juive- pendant la Pâque juive qui débute la semaine prochaine.
Mais des commentateurs politiques ont estimé que ce motif n'en était pas la seule cause, évoquant des tensions au sein de la coalition au Parlement réunissant à la fois des députés de la droite radicale et du parti arabe Ra'am, ainsi que des pressions sur cette députée pour quitter ce camp.
"Elle était sous une pression constante" depuis qu'elle avait "pris la décision courageuse de s'engager dans la coalition", estime l'analyste Dahlia Scheindlin.