Extrait du reportage radio diffusé dans l’émission Transversales sur La Première, le 11 avril 2020 à midi.
Dans le couloir du service des urgences dédié au Covid-19, au CHC de Liège, les infirmières se coordonnent pour apporter les soins nécessaires aux patients qui s’enchaînent. Aujourd’hui, ils sont une trentaine, chacun dans une chambre isolée. Beaucoup viennent ici par leurs propres moyens, d’autres ont fait appel à des ambulances. La plupart du temps, c’est leur médecin généraliste qui prend la décision de les envoyer à l’hôpital.
Christian Tarta Radu, médecin urgentiste, se prépare pour aller ausculter un patient déjà installé dans une chambre. Il prend des précautions supplémentaires, car il va pratiquer un test de dépistage du coronavirus SARS-CoV2. Il s’agit du test PCR (Réaction de polymérisation en chaîne). "Je suis déjà équipé d’un masque FFP2, de lunettes, d’une charlotte, d’un tablier jaune de contact, mais par-dessus, j’enfile une deuxième blouse imperméable et une deuxième paire de gants…".
Le patient est âgé d’une cinquantaine d’années, "mais tout patient est concerné !", précise Christian Tarta Radu. "On dit que les personnes âgées sont plus à risques parce qu’elles ont des comorbidités comme l’hypertension, le diabète, les maladies cardiovasculaire… Mais les jeunes de 40-50 ans sont aussi touchés, y compris les enfants".
Le patient présente une faiblesse généralisée, une hyperthermie, pas de toux mais un taux de saturation d’oxygène de 91%. "Cela signifie qu’il n’est pas assez oxygéné. Cela peut traduire une pneumonie virale", commente Christian Tarta Radu. "C’est pour cela que je vais lui prescrire en plus du test, un scanner des poumons".
Le frotti pratiqué dans les narines du patient est un geste aérosolisant hautement risqué pour le médecin urgentiste. Les sécrétions nazo-pharyngées sont très volatiles et contagieuses. La prudence est maximale. Immédiatement après avoir procédé au prélèvement, le tube contenant l’échantillon des sécrétions nasales est introduit dans deux sachets successifs. "Le sachet sera envoyé au laboratoire et les résultats tomberont dans 24 ou 48 heures, cela dépend de leur charge de travail".