Le corps d'une fillette espagnole de 6 ans enlevée avec sa petite sœur par leur père en avril 2021 a été découvert au large de l'île espagnole de Tenerife après des semaines de recherches, suscitant une vague d'émotion en Espagne.
Olivia, 6 ans, et sa sœur Anna, un an, étaient portées disparues sur l'île de l'archipel des Canaries après l'envoi d'un dernier message "d'adieu" de leur père, lui aussi disparu, à leur mère dont il était séparé, a indiqué un porte-parole de la Garde civile. Les autorités continuent de chercher Anna et son père au large de l'île située dans l'Océan atlantique près des côtes du nord-ouest de l'Afrique. L'annonce de la découverte du corps d'Olivia, à 1.000 mètres de profondeur dans un sac lesté par l'ancre de l'embarcation du père, selon le média espagnol El Mundo. Pour Beatriz, la mère des deux petites filles, “c’est inimaginable, c’est ce à quoi nous nous attendions le moins. Nous avions tous espoir de retrouver les filles et que Tomas [le père] s’en occupait”, a confié le porte-parole de la famille, Joaquin Amills, à la télévision publique espagnole.
“Frapper les mères là où ça fait mal”
“Je ne peux imaginer la douleur de la mère des petites Anna et Olivia, disparues à Tenerife, face à la terrible nouvelle que nous venons d'apprendre”, a déploré le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez jeudi soir sur Twitter.
“Il n'y a pas de mots pour accompagner Beatriz dans ce moment de douleur terrible. Cette violence exercée contre les mères pour frapper là où cela fait le plus mal est une question d’État”, a dit de son côté la ministre de l’Égalité espagnole, Irène Montero, membre du parti Podemos. En Espagne, 39 mineur·es ont été assassiné·es par leurs pères ou par les compagnons ou ex-compagnons de leur mère depuis 2013, selon les chiffres du gouvernement sur les violences de genre.
Plusieurs collectifs féministes ont organisé des manifestations vendredi soir dans plusieurs villes d'Espagne pour dénoncer ce crime ainsi qu'une recrudescence des féminicides depuis le début de l'année dans le pays, qui est en pointe dans la lutte contre les violences machistes en Europe.
Cette violence exercée contre les mères pour frapper là où cela fait le plus mal est une question d’État