Le village était en quelque sorte prédestiné : l'Histoire raconte que sous l'annexion allemande (1870-1918), conquis par une visite au salon de l'électricité de Francfort, le meunier avait converti son moulin pour produire de l'électricité grâce au courant de la rivière. La commune a racheté cette modeste centrale fermée depuis 1965 et y a réinstallé une turbine.
Elle s'est en outre dotée en 2019, à quelques centaines de mètres de là, de deux nouvelles turbines sur l'Ill, un affluent du Rhin. Un investissement d'un peu plus de 2 millions d'euros. "On nous a pris pour des fous", sourit Michel Renaudet. "Quand on a entamé la démarche, avec des coûts qui peuvent paraître astronomiques, beaucoup se posaient la question : 'est-ce vraiment la peine de dépenser autant d'argent pour faire une micro-centrale ?' Mais aujourd'hui, nous sommes pleinement récompensés."
Grâce aux aides de l'Etat et de la région, la commune ne débourse que 650.000 euros et espère amortir son investissement sur 20 ans.
Avec l'explosion des prix de l'électricité, l'amortissement sera beaucoup plus rapide.
"Depuis le mois de septembre nous sommes passés directement en autoconsommation : nous prélevons 10% de notre capacité de production pour alimenter les bâtiments publics et l'éclairage public, cela nous suffit pour être autonomes. Donc non seulement nous n'avons plus de facture d'électricité, nous sommes juste assujettis à la taxe d'utilisation du réseau public. Mais les 90% restants, nous les revendons", poursuit M. Renaudet.