Du coup, les restrictions sanitaires sont progressivement allégées. Le couvre-feu, en place depuis 21 mois, est enfin levé à la veille du nouvel an. Le port du masque reste néanmoins obligatoire dans l’espace public et les rassemblements sont encore limités à 1000 personnes à l’intérieur et 2000 personnes à l’extérieur.
Les autorités espèrent accélérer la vaccination qui patine, avec seulement 15,6 millions de personnes complètement vaccinées pour une population de 59 millions. Mondli Gungubele espère que "le couvre-feu ne reviendra jamais".
L’Afrique du Sud est le pays africain le plus touché par le SARS-CoV2, avec 3,4 millions de cas et 91.000 morts.
Trop tôt pour tirer des conclusions pour la Belgique
"Il est trop tôt pour savoir si nous, on va observer la même tendance qu’en Afrique du Sud", a indiqué Yves Van Laethem lors de la conférence de presse de Sciensano, ce vendredi. "En Afrique du Sud, il y a eu quatre semaines de montée de la courbe, puisque le variant est apparu à la mi-novembre, d’autant que chez nous, on a des strates d’âges différents, une stratégie de vaccination et de protection différentes. Il faudra rester attentif dans les prochains huit-dix jours à ce qui se passera en Ecosse, au Danemark et en Grande-Bretagne, car ces pays ont une dizaine de jours d’avance sur nous par rapport à l’Omicron".
La croissance rapide d’Omicron est maintenant bien visible chez nous. Il a été retrouvé dans 72% des prélèvements et les moyennes hebdomadaires de l’épidémie commenceront à augmenter dès le début de l’année 2022.
Le variant Omicron est actuellement en circulation dans une centaine de pays selon l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé. Extrêmement contagieux, il touche les personnes vaccinées ainsi que celles ayant déjà été contaminées par le virus.
Grande-Bretagne : les hôpitaux sur le pied de guerre
La Grande-Bretagne a enregistré jeudi plus de 189.000 nouveaux cas de contaminations en 24 heures, pour la première fois depuis l’épidémie. Voilà qui vient appuyer les propos de la directrice générale de l’agence de sécurité sanitaire. Il y a quelques jours, elle décrivait le variant Omicron comme "probablement la menace la plus importante depuis le début de l’épidémie". Face à la déferlante, les hôpitaux britanniques sont sur le pied de guerre. Ils vont mettre en place des structures provisoires permettant d’ouvrir jusqu’à 4000 lits supplémentaires. Jeudi, le nombre de patients hospitalisés pour Covid-19 frôlait les 12.000 pour la première fois depuis mars 2021. Le Royaume-Uni déplore plus de 148.000 morts du Covid depuis le début de la pandémie en 2020.
Boris Johnson, le Premier ministre, qui doit faire avec l’aile dure de son parti conservateur, opposée aux mesures sanitaires, a cependant exclu de durcir les restrictions mises en place. "Le variant Omicron continue de poser de vrais problèmes, on voit les cas augmenter dans les hôpitaux, mais il est clairement moins virulent que le variant Delta et nous pouvons continuer à procéder comme nous le faisons", a-t-il justifié. Il a toutefois appelé la population à fêter la Nouvelle Année "avec prudence".
Au Royaume-Uni, il est recommandé de faire un autotest avant de se réunir, mais il est de plus en plus difficile de trouver ces autotests. Selon le quotidien de Londres, The Evening Standard, les trois quarts des pharmacies de la capitale sont en rupture de stock. Le prix d’un autotest est pourtant dissuasif. Chez nos voisins d’outre-Manche, le test de "confort", c’est-à-dire celui qui est fait sans symptômes, n’est pas remboursé et coûte jusqu’à 150 euros.
Le Danemark : le pays le plus touché par rapport à sa population
Le Danemark est actuellement le pays le plus touché dans le monde, si l’on tient compte de sa population. Mercredi, il a battu son record avec 23.228 cas supplémentaires en 24 heures. Ce record s’explique en partie par un nombre très important de tests PCR effectués après Noël.
Le taux de tests positifs reste quasi stable, à 12,3%, selon les données des autorités sanitaires. Le précédent pic avait été atteint lundi avec 16.164 cas en 24 heures. L’incidence danoise signifie que plus d’un habitant sur 60 a été testé positif au cours de la semaine écoulée.
Le Danemark est l’un des pays qui teste le plus et un des premiers en Europe à avoir détecté en masse le variant Omicron. Lors d’une conférence de presse, le directeur de l’Autorité de santé publique, Søren Brostrøm, a appelé les Danois à fêter le Nouvel An en comité "le plus restreint possible".
En France, Nouvel An sous haute surveillance
En France, 95.000 policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 9000 à Paris, pour la nuit du Nouvel An. Il s’agit de faire respecter les interdictions de rassemblement spontanés face à la flambée de l’épidémie. Le seuil des 200.000 cas positifs au Covid a été franchi pour la première fois mercredi. Et là aussi, le variant Omicron est dominant.
"62,4% des tests criblés montraient un profil compatible avec le variant Omicron" au début de la dernière semaine de l’année, contre 15% la précédente", a constaté l’agence publique dans sa dernière enquête hebdomadaire, publiée jeudi soir. "Cette progression du variant B.1.1.529, appelé Omicron, était attendue, car il est particulièrement contagieux et était déjà devenu majoritaire dans d’autres pays comme le Royaume-Uni et le Portugal".
L’OMS s’inquiète du "tsunami de cas"
La circulation simultanée des variants Delta et Omicron inquiète vivement l’OMS. Cela "provoque un 'tsunami de cas'", a déclaré mercredi le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, réitérant son appel en faveur d’un partage mondial plus équitable des doses de vaccin contre le Covid-19.
"Delta et Omicron sont désormais des menaces jumelles qui font grimper les nombres de cas à des niveaux record, entraînant des flambées des hospitalisations et des décès", a dit Tedros Adhanom Ghebreyesus, ajoutant que "le tsunami de cas dus au Covid-19 va conduire les systèmes de santé au bord de l’effondrement".
Le directeur de l’OMS a rappelé que des preuves fiables montrent que le variant Omicron possède un avantage de croissance par rapport au variant Delta avec un rythme de doublement tous les deux ou trois jours.
Le variant Omicron est-il vraiment moins dangereux que le variant Delta ? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Des études suggèrent qu’il provoque des formes de Covid-19 moins graves que le variant Delta, mais l’OMS estime qu’on ne dispose pas encore assez d’éléments pour tirer une conclusion définitive sur sa dangerosité.