Tout est parti d’une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL), qui a provoqué des manifestations dans l’ouest du pays, particulièrement riche en pétrole. Mardi soir, les autorités ont tenté de calmer le jeu en annonçant accorder une réduction du prix du GNL pour le fixer à 50 tenges (0,1 euro) le litre dans la région.
Mais loin de calmer les ardeurs des manifestants, ce geste a au contraire renforcé leur détermination. Les protestations se sont intensifiées à travers le pays, pour se transformer en véritables émeutes.
"Les gens ont été massivement touchés par la hausse des prix et ça a provoqué une exaspération générale", déclare Nicolas Gosset, chercheur à l’École Royale Militaire de Belgique. Si cet évènement est déterminant, il rappelle cependant que la situation au Kazakhstan est instable depuis plusieurs années. La pandémie a en effet provoqué une grosse récession économique, ce à quoi sont venues s’ajouter les turbulences au sein du marché de l’énergie ces derniers temps. "La machine économique est ralentie". Tous ces éléments n’ont fait que creuser les inégalités, déjà très présentes.
Autre facteur important qu’évoque Nicolas Gosset, le fait que les grosses industries sont détenues par le clan familial du président précédent, Noursoultan Nazarbaïev, ce que la population a beaucoup de mal à supporter.
Comme le souligne Jean de Gliniasty, diplomate français et ancien ambassadeur de Russie, Nazarbaïev a conservé des postes importants qui lui permettent de continuer à régner sur la patrie. "Il a gardé une influence déterminante sur l’évolution du régime". La capitale, anciennement Astana, a d’ailleurs été renommée Nour-Soultan en son honneur en 2019. L’actuel président, Kassym-Jomart Tokaïev, est l’un de ses fidèles.