Vendredi soir, un jeune homme de 19 ans est décédé après une course-poursuite avec la police. Adil circulait en scooter lorsqu’il a percuté à pleine vitesse un véhicule de police qui venait en contresens. Cet accident a mis le feu aux poudres à Anderlecht. Aujourd’hui, la famille d’Adil appelle au calme et demande de pouvoir faire son deuil sereinement.
C’est un papa endeuillé qui nous accueille à son domicile. Mohamed Larbi Charrot décrit son fils comme quelqu’un de calme et gentil. Un voisin abonde dans ce sens : "Adil, c’était un enfant sans problème".
La famille souhaite pouvoir, à présent, faire son deuil dans le calme. Jamal Allachi, un membre de la famille : "On veut rester en famille et vivre ces moments difficiles dans les meilleures conditions possible". Et de préciser : "Si les gens veulent vraiment aider Adil à partir tranquillement, qu’ils fassent comme les parents : qu’ils restent calmes".
Les jeunes se sentent lésés
La famille condamne sans équivoque les débordements. Mohamed Larbi Charrot insiste : "Nous sommes contre la violence !". Jamal Allachi rappelle également la période actuelle et le confinement : "On incite tout le monde à rester chez soi".
La famille demande toutefois que la commune d’Anderlecht, via son échevinat de la jeunesse, mette sur pied une cellule de crise pour accompagner les jeunes de la commune face à ce décès. "Les jeunes se sentent mis de côté, note Jamal Allachi. Depuis l’accident, il n’y a eu aucune communication officielle de la police ou du parquet sur la situation et les jeunes se sentent un peu lésés".
Voitures incendiées et cocktails Molotov
Après une après-midi d’émeutes et une nuit tendue, les traces de violence sont encore présentes à Anderlecht. Cinq voitures incendiées, des cocktails molotov et un commissariat caillassé.
Le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, annonce l’arrestation de 57 personnes : "Sur base des images en notre possession, on a pu imputer les faits qui leur sont reprochés. On va à la fois constituer un dossier judiciaire et un dossier civil. On demandera qu’ils remboursent les dégâts qu’ils ont occasionnés".
L’arme subtilisée dans le fourgon de police n’a, quant à elle, pas encore été retrouvée. Toutefois, cinq vidéos montrent la scène sous différents angles de vue. Le parquet mène l’enquête.