L’acteur Austin Butler s’impose ici avec charisme, que ce soit lors des prestations scéniques flamboyantes ou dans la solitude de sa vie privée décousue, et ce n’est pas simple quand on s’attaque à pareil personnage.
Sujet non-tabou dans le film, l’utilisation de drogues (parfois oubliée dans les biographies d’Elvis) est ici assumée, et était déjà pratiquée par les artistes dans les années 50 (notez l’overdose d’Hank Williams en 1951), leur permettant d’enchaîner les concerts à un rythme effréné qu’un artiste actuel ne pourrait tenir. Viendront ensuite un cocktail de médicament permettant au King de supporter sa déchéance, son embonpoint, sa vie amoureuse chaotique et l’estompement progressif de l’hystérie que provoquaient ses prestations scéniques, qui vont lui créer un manque, un gouffre.
On regrettera peut-être que Scotty Moore (guitariste des débuts et de retour sur scène en 1968 pour le Comeback Special) ne soit pas plus mis en avant, c’est lui et Sam Phillips (le patron de Sun Studios) qui vont dénicher ce diamant brut que le "Colonel" Parker éclairera ensuite de mille feux, allant jusqu’à le brûler.
Va-t-on revivre un phénomène similaire au biopic Bohemian Rhapsody avec ce film ?
C’est le public qui décidera, comme toujours, mais une chose est certaine : Elvis sera au centre des conversations et générera des commentaires sur les réseaux sociaux ces prochains jours… et restera l’artiste solo ayant vendu le plus grand nombre d’albums au monde, tous styles confondus.
Une des qualités de ce film est de ne pas se concentrer sur les errances de l’artiste au cinéma, mais d’insister sur son immense talent d’interprète qui fait de lui la plus grande icône de la pop culture.