Chroniques

Elections : l’impatience flamande d’en découdre

Philippe Walkowiak

© RTBF

Par Philippe Walkowiak

Les partis politiques flamands viennent donc pour l’essentiel d’étaler leurs cartes électorales. Les Francophones demeurent quant à eux bien loin de cette frénésie. Il est vrai que les scrutins (régionaux, fédéraux et européens) ne figurent à l’agenda que dans plus d’un an. La Flandre politique a visiblement hâte d’en découdre et les grandes manœuvres ont commencé.

Des rapports de force différents

Il est vrai que les différents sondages donnent des indications très différentes des deux côtés de la frontière linguistique. En Flandre, de grands bouleversements se préfigurent. En Wallonie, les principales forces restent grosso modo à leur niveau tandis que les variations bruxelloises (souvent sur des échantillons représentatifs assez faibles) incitent à la prudence, d’autant que le jeu s’annonce serré.

Pour la Flandre, il faut d’abord rappeler que les dernières négociations fédérales ont placé sur la touche, les deux principaux partis flamands de la Chambre. Du jamais vu dans l’histoire politique. La N-VA entend sonner la revanche mais la formation de Bart De Wever est d’autant plus inquiète que dorénavant, c’est le Belang qui domine les intentions de vote au nord du pays. La N-VA entend donc partir de loin pour se donner les moyens de combler son retard et convaincre l’opinion flamande. Cœur de cible des nationalistes : les électorats libéraux et chrétiens-démocrates. À l’Open VLD pointe une inquiétude : avec un parti sous les 10% des intentions de vote, le contrat de location du 16 rue de la Loi par Alexander De Croo prendrait fin. D’où la nécessité là aussi, de tenter de combler un retard qui se creuse.

Des Francophones au balcon

Bart De Wever envisage d’entraîner le Parti Socialiste dans ses rêves de confédéralisme. Une fin de non-recevoir polie et prudente n’a pas tardé. Le PS ne ferme toutefois aucune porte, tant un succès du Vlaams Belang conjugué à un effondrement de l’Open VLD et du CD&V placerait la N-VA au centre du jeu. Malgré les déclarations enamourées de son président à son égard, le président de la N-VA n’accorde guère de place au MR, dans sa stratégie.

De plus, à la différence de la Flandre, les trois principales forces politiques francophones de 2019, gouvernent ensemble (au fédéral, en Wallonie, à la Fédération Wallonie-Bruxelles). L’heure n’est pas encore à l’affrontement total, même si le président du MR entretient quelques escarmouches.

Une fois de plus, chaque communauté dispose de son propre agenda, sans se soucier de ce qui se passe de l’autre côté de la frontière linguistique. Chacun chez soi et très peu d’ambitions ou de réflexions à l’échelle de l’ensemble du pays.

 

@PhWalkowiak

Sur la même thématique : compte rendu du congrès de la Nva à Anvers (par P. Walkowiak)

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