Visiblement, la direction de la Turquie n'est pas près de changer.
De l'avis des observateurs, l'actuel président Erdogan, qui est déjà au pouvoir depuis 20 ans maintenant, risque bel et bien de rempiler pour un autre mandat le 28 mai prochain. Bien entendu, son opposant s'est bien défendu, il a même forcé Erdogan à un second tour. D'où ce tour du 28 mai prochain. Mais l'espoir d'un changement semble peu probable, ne serait-ce que parce que le président sortant profite et active à fond les leviers du pouvoir.
En attendant, la bourse turque fait grise mine. Il faut dire qu'elle s'attendait à une victoire nette de Kemal Kılıçdaroğlu, l'opposant d'Erdogan. Et donc, la bourse anticipe malheureusement une victoire du président sortant qui est fâché avec des économistes, qui est fâché avec les théories économiques. Alors que l'inflation est au plus haut dans son pays, Erdogan, au lieu d'augmenter les taux d'intérêt, s'entête à les baisser et les gouverneurs de la banque centrale, qui se sont opposés à lui, il les a virés, licenciés. Erdogan a donc épuisé trois gouverneurs de banque centrale en moins de quatre ans. Et pendant ce temps, la livre turque ne cesse de plonger, et les Turcs achètent de l'or pour se protéger contre l'inflation galopante. Alors, si Erdogan rempile à la tête de la Turquie, la confiance des investisseurs internationaux n'est pas près de revenir. Et d'ailleurs les actions et les obligations turques ne les intéressent plus. Il y a dix ans, les investisseurs étrangers détenaient 152 milliards d'avoirs turcs sous forme d'actions, d'obligations. Aujourd'hui, c'est seulement à peine 24 milliards.