Élections communales 2018: les gagnants et les perdants, ce qu'il faut retenir

Élections communales 2018: les gagnants et les perdants, ce qu'il faut retenir

© Belga et Isopix

Les écologistes sont incontestablement les grands gagnants des élections communales et provinciales de ce dimanche en Belgique. Mais le PTB fait également une grosse percée. 

En Flandre, on notera la victoire écrasante de la N-VA et de son leader, Bart De Wever, à Anvers. Le Vlaams Belang revient également sur le devant de la scène au nord du pays.

Á Bruxelles 

Les verts passent de un à trois bourgmestres, le PTB de deux à 35 conseillers. Et le parti de gauche radicale est même pressenti pour entrer dans la majorité à Molenbeek. 

Watermael-Boitsfort, Ixelles et Forest, ce sont les trois communes bruxelloises qui seront dirigées par des bourgmestres Ecolo pendant les six prochaines années.

Plus fondamentalement, la percée des verts ne se limite pas à ces trois entités. Ecolo arrive aussi en deuxième position dans neuf communes. Il entrera en majorité à la Ville de Bruxelles et à Uccle, par exemple.

Il pourrait également renforcer la majorité absolue de DéFI à Auderghem. C'est une véritable vague verte qui a déferlé sur Bruxelles.

Une vague verte accompagnée d'une marée rouge

Le PTB est l'autre grand vainqueur du scrutin. Il n'est pas encore question pour le parti de gauche radicale de participer à des majorités mais il fait son entrée dans plusieurs conseils communaux, passant de 2 à 35 conseillers. Le PTB est même approché par le PS pour intégrer le collège de Molenbeek. Une manière sans doute pour les socialistes de mettre son grand rival à gauche devant ses responsabilités.

Le poids du PTB dans des communes comme Anderlecht et Molenbeek pourrait contraindre les frères ennemis PS et MR à s'entendre, faute d'alternative.

Bref, le PTB dans un rôle d'observateur au balcon voire d'acteur potentiel, c'est quand même une fameuse surprise. 

En Wallonie

En Wallonie, Écolo a convaincu aussi de nombreux électeurs sans pour autant pouvoir prétendre à l’écharpe mayorale.

À Tournai, par exemple, les Verts vont gouverner avec le PS et le bourgmestre sortant, le socialiste Rudy Demotte.

Autre parti qui a le sourire, c’est le PTB. Le PTB qui s’implante dans la politique locale. Dans les 16 communes de Wallonie (16 sur 262) où le PTB se présentait, il a réussi ses élections.

Á La Louvière et à Charleroi, le PTB devient la deuxième force politique, derrière le PS mais en dépassant le MR. C'est le cas également à Herstal en province de Liège, la commune du socialiste Frédéric Daerden. C'est là que le PTB réussit son meilleur résultat avec 24%. 

Mais, en Wallonie, jusqu'à présent et malgré ces résultats, à moins d'un changement dans les prochaines heures, le PTB ne montera au pouvoir nulle part.

PS et cdH sauvent les meubles

Dans le Hainaut, le PS, en baisse, garde malgré tous ses bastions comme Tournai, Mons, La Louvière et Charleroi... Mais à Tournai, Paul-Olivier Delannois, 1er en voix de préférence, a battu Rudy Demotte et à Mons, Elio Di Rupo ne sera plus bourgmestre. C'est Nicolas Martin qui menait la liste et qui a gagné.

À Charleroi, le PS conserve de justesse sa majorité absolue. Le bourgmestre, Paul Magnette, envisage pourtant d’ouvrir le collège communal à d’autres partis, mais pas sûr du tout qu’un accord sera trouvé ni même recherché avec le PTB.

A Namur comme à Bastogne, le cdH garde ses bastions. A Namur, la liste cdH arrive largement en tête et Maxime Prévot reste bourgmestre. 

Á Bastogne, Benoît Lutgen a battu largement la liste de son frère et reste aussi bourgmestre. 

En province de  Liège, comme dans le Hainaut, le PS est en baisse à Seraing et à Liège... Mais il garde le mayorat. Willy Demeyer sera à nouveau le bourgmestre de Liège. Á Huy et à Verviers, le PS progresse. Et Christophe Collignon et Muriel Targnion gardent aussi leur poste. 

Dans le Luxembourg, on pointera Marche-en-Famenne. Le cdH y a perdu sa majorité absolue mais le bourgmestre ne change pas, ce sera André Bouchat. René Collin et Willy Borsus n'ont pas réussi à le détrôner.

Enfin, dans le Brabant wallon, Nivelles reste aux mains du MR, Pierre Huart ; et à Wavre, la ville de Charles Michel qui n'était plus candidat, le MR sauve de justesse sa majorité absolue et Françoise Pigeolet reste bourgmestre.

Le MR, grand perdant de ces élections?

La réponse n'est pas aussi simple. En termes de voix perdues, le recul socialiste est plus important, de l’ordre de 7% en Wallonie, selon les sous-régions, alors que les pertes libérales sont plutôt de l’ordre de 4%.

Par contre, en termes de mayorat et de participation à des coalitions, c’est là que la sanction est la plus spectaculaire pour le MR.

Concrètement, le PS disposait d’une telle marge de sécurité dans bon nombre de communes du bassin liégeois ou dans des bastions hennuyers que son recul ne change finalement pas grand-chose, alors que le MR, en perdant parfois beaucoup moins, se retrouve plus vite en difficulté.

Pour prendre la seule Région bruxelloise, le MR passe de six à deux bourgmestres, en ne sauvant qu’Uccle et Etterbeek, mais en devant abandonner des communes comme Koekelberg, où la famille Pivin régnait depuis 1980, ou encore Molenbeek.

En Wallonie, il perd Dinant ou encore Ciney, mais surtout il n’est plus en majorité absolue dans bon nombre de communes où il faisait la pluie et le beau temps, comme dans le Brabant wallon.

Et puis les libéraux perdent des duels fortement médiatisés, comme Marie-Christine Marghem à Tournai ou François Bellot dans un mano à mano interne à un cartel avec le PS de Jean-Marie Dermagne à Rochefort.

À noter que le MR suit la tendance générale des partis qui composent la majorité du gouvernement fédéral avec la N-VA, le CD&V et l’Open VLD, qui connaissent peu ou prou le même sort en Flandre.

Autrement dit, mauvaise soirée ce dimanche pour le MR, mais aussi pour la suédoise d’une manière générale.

Communes à facilités de la périphérie bruxelloise: résultats contrastés

À Linkebeek, la liste de Damien Thiéry ensemble LKB samen a chuté de 45,7% pour obtenir 33,4%. LINK@VENIR est le premier parti avec 46% des voix. Au niveau des voix de préférence, Yves Ghequiere (LINK@VENIR) arrive en tête avec 688 voix, Damien Thiéry, 591.

À Kraainem, la liste DéFI+MR+Ind. a récolté 43,8% des voix. L'initiative citoyenne bilingue Kraainem-Unie arrive en seconde position avec 32,5%. LB+ obtient 19,6%. A Kraainem, autre commune à large majorité francophone, la liste de la bourgmestre sortante Dorothée Cardon de Lichtbuer (cdH) arrive à la dernière position avec 4 sièges.

À Rhode-Saint-Genèse, les votes d'un bureau sur six ont été dépouillés. Il en ressort que  la liste des Intérêts Communaux - Gemeentebelangen (IC-GB) remporte 61,8%. La liste IC-GB (Intérêts communaux- Gemeentebelangen) emmenée par le bourgmestre sortant Pierre Rolin conserve sa majorité absolue avec 17 sièges sur 25.

La liste du bourgmestre LB Wemmel confirme sa première place avec 47,3%, une hausse de 3,9% par rapport à 2012. Walter Vansteenkiste détient 1790 voix de préférence. Á Wemmel, pour la première fois, l'ensemble des formations francophones (MR, DéFI, PS, cdH et Ecolo + des indépendants) se présentaient en front électoral uni sous la bannière "Intérêts Communaux". Elles recueillent 6 sièges.

À Wezembeek-Oppem aussi, la liste du bourgmestre remporte une énorme victoire avec 76,1%, un score similaire à celui d'il y a 6 ans. Le bourgmestre Frédéric Petit pourra ainsi rempiler. la Liste du Bourgmestre-Union de Frédéric Petit (MR) se maintient avec 18 sièges (-1) suivie par la liste flamande WOplus avec 5 sièges (+1).

Á Drogenbos, après l'analyse des résultats de la moitié des votes, la liste du bourgmestre Drogenbos plus - LB perd sa majorité absolue et passe à 48,6%. L'union des francophones recule également de 8,9%. Deux nouveaux partis Go1620 et EcoloGroenDrogenbo obtiennent respectivement 16% et 7,9%. 

En Flandre, Bart De Wever reste le maître d’Anvers

Á Anvers, le président de la N-VA reste le maître du jeu. Reste à voir avec quels partenaires les nationalistes vont s'allier, il n’est pas acquis que la coalition sortante sera reconduite avec le CD&V et l’Open VLD.

Le sp.a, mené par l'ex-commissaire de police, n'a recueilli que 11% des voix. Gröen, même s'il progresse, ne pointe qu'à 18%. Echec aussi pour le CD&V Kris Peeters venu défier Bart de Wever dans sa ville, il ne dépasse pas 7%.

Ailleurs, le raz de marée jaune et noir, attendu, n'a pas eu lieu ; même si le parti nationaliste se renforce à Hasselt. Le ministre de la Défense, Steven Vandeput en deviendra le bourgmestre. Pour se faire, il quittera le gouvernement fédéral. Son remplaçant n'est pas encore connu.

Le CD&V reste le premier parti de Flandre, le sp.a est le grand perdant

Outre la N-VA à Anvers, le CD&V reste toujours le premier parti de Flandre, même si Kris Peeters a perdu à Anvers. Son parti garde le statut de champion des petites communes. Les Chrétiens-démocrates conservent leur ancrage local à Genk, par exemple ; mais surprise, le parti s'empare de Bruges. Le bourgmestre sp.a, Renaat Landuyt, est dépossédé de son siège.  

Le sp.a est d'ailleurs le grand perdant de ces élections en Flandre. Il s’écroule littéralement, même s'il reste le premier parti dans ses villes historiques.

À Ostende, une coalition se liguerait contre Johan Vande Lanotte. A Gand, l'outsider libéral Matthias De Clercq espère ravir le siège de bourgmestre, historiquement à gauche. 

En nette hausse à Gand, l’Open VLD se stabilise dans ses fiefs. La droite l’emporte à Malines et à Courtrai. 

Comme en Wallonie et à Bruxelles, la marée verte a recouvert le nord du pays. Gröen sort grand gagnant de ces élections communales en Flandre.  

Le retour du Vlaams Belang

Le Vlaams Belang revient sur les devants de la scène dans de nombreuses communes, et surtout en Flandre orientale où il arrive largement en tête à Denderleeuw et surtout à Ninove.

Ninove, une commune à 25 kilomètres de Bruxelles qui pourrait devenir la première commune dirigée par un Vlaams Belang. Il manque un siège au parti d'extrême-droite pour que cela se fasse. Les discussions sont en cours avec la N-VA qui a deux sièges.

Si cela se fait, ce serait une rupture du cordon sanitaire

Cela dit, le candidat bourgmestre Guy D'haeseleer, pourtant membre du Vlaams Belang, se distancie de son parti. Il insiste sur le fait que sa liste s'appelle Forza.

Pourtant, il siège au Parlement flamand pour le Vlaams Belang, et les saluts hitlériens n'ont pas manqué ce dimanche pour fêter la victoire.

Tout se trouve dans les mains du leader local de la N-VA. Décidera-t-il seul ou va t-il demander l'avis de son parti ?

Récapitulatif des résultats des élections en Flandre

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Victoire écrasante de Bart Somers à Malines

Pour le bourgmestre de Malines, Bart Somers (Open VLD), le 14 octobre 2018 est maintenant le jour le plus émouvant de son existence politique. Avec sa liste de ville de Open Vld-Groen-M+, Bart Somers obtient 47,9% des voix à Malines, soit 25 sièges sur 43.

La N-VA de Theo Francken progresse de 9% à Lubbeek

Pour l'instant, 10 bureaux sur 13 ont été dépouillés à Lubbeek, le fief du secrétaire d'État Theo Francken. Le bourgmestre faisant fonction a reçu 2435 de voix de préférence. Avec 34,8%, la N-VA enregistre une hausse de 9,1%. Groen arrive en deuxième place. Le CD&V perd 6,1%.

Maggie De Block (Open VLD) ne sera pas bourgmestre de Merchtem

La Lijst1785 de la ministre fédérale Maggie De Block arrive en première position dans la ville de Merchtem (Brabant flamand) avec 36,6%. Elle a perdu la majorité absolue. Elle a déclaré à la VRT que son parti allait former une coalition avec CD&V Plus. Ensemble, ils rassemblent 14 sièges sur les 25. C'est Maarten Mast, indépendant sur la Lijst1785 qui va porter l'écharpe maïorale. 

Le cartel sp.a/Groen perd des plumes à Gand, l'Open VLD a le vent en poupe

A Gand, le cartel sp.a-Groen cède du terrain face à un Open VLD conquérant. Après la publication des premiers résultats de 63 bureaux sur 91, le cartel sp.a/Groen perdrait 12,4% des voix, mais resterait le premier parti avec 33,1%. L'Open Vld profiterait de la chute des partis de gauche et augmenterait de 9,9% pour atteindre 26,4% des voix.

La liste N-VA, tirée par Anneleen van Bossuyt, ne rencontre pas le succès attendu et perd même 3,6% pour descendre à 13,5%.

Genk: le CD&V en tête, la N-VA de Zuhal Demir progresse de 9%

Le bourgmestre CD&V de Genk, Wim Dries, semble en bonne voie de conserver son écharpe. Sur base de tous les résultats , les chrétiens démocrates locaux remportent dimanche 38,6% des voix.

La N-VA, emmenée par la secrétaire d'Etat Zuhal Demir, est pointée à 27,6%, soit une progression de plus de 9,4 points par rapport à 2012.

Louvain: le sp.a livre le bourgmestre et s'associe avec le CD&V et Groen

Avec un dépouillement complet, le sp.a reste en tête avec 25,9 % mais perd des plumes (-5,5%). Louis Tobback était bourgmestre de la ville du Brabant flamand depuis 1995. Cette année, il a laissé la place à Mohamed Ridouani qui a tiré la liste. La N-VA du challenger Lorin Parys passe de 19 à 22,2%, tandis que Groen passe de 15,5 à près de 19,7%.

Le sp.a enregistre un fort recul à Bruges, le CD&V passe en tête

Selon des résultats presque définitifs à Bruges (113 bureaux sur 115 comptés), le CD&V de Dirk De fauw y est le plus grand parti, avec 31,8%. Le sp.a de l'actuel bourgmestre Renaat Landuyt est le deuxième parti avec 19,4% (-7,4%). Il avait déclaré que s'il récoltait une voix de moins, il jetait l'éponge.

Vidéo : Les écologistes, grands gagnants

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